Ses prises de parole sont généralement rares dans les débats de société. Le 1er vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a abhorré sa tauge d’évangélique pour ramener dans les rangs un…berger égaré. Comme Pilate, le Rev. pasteur Alexandre Billa Mbenga aura lâché ses ouailles.

L’homélie de Mamadou Mota au président de l’EEC

Par Cyprien Afana______________

Dans un contexte sociopolitique tendu, la déclaration de Mamadou Yacoubou Mota, premier vice-président du Mrc, relativement à la sortie de piste du président de l’EEC a cristallisé l’attention des Camerounais épris de justice et de liberté.
En recadrant le président de l’Église Évangélique du Cameroun, qui a interdit aux pasteurs de parler de politique, Mota souligne l’importance d’un engagement éclairé et responsable de l’Église dans la gestion des affaires publiques.

Appel à un engagement réflexif…

Mamadou Mota, lui-même évangélique, remet en question la décision du président de l’Église, qu’il considère comme un choix personnel visant à protéger des intérêts particuliers. Selon lui, cette position s’éloigne des valeurs fondamentales de l’Évangile, qui prônent la justice et l’engagement pour le bien commun. Mota rappelle que Jésus a été un révolutionnaire de son époque, œuvrant pour l’émancipation des opprimés. Cette référence à la figure du Christ incite à réfléchir sur le rôle des pasteurs dans une société où les inégalités et les injustices persistent.

L’Église comme acteur social…

L’Église, en tant qu’institution, détient une place cruciale dans la société. Elle a le potentiel d’influencer le changement social et de mobiliser les fidèles autour de causes justes. En adoptant une posture de retrait face à la politique, les pasteurs risquent de se déconnecter des réalités vécues par leurs ouailles. L’ex pensionnaire de la prison de Nkodengui invite donc les pasteurs à se positionner aux côtés des enfants de Dieu et à soutenir les luttes pour une gouvernance plus équitable au Cameroun, marquée par un pouvoir qui dure depuis plus de quatre décennies.

Appel à la mobilisation…

Mamadou Mota va plus loin en appelant les pasteurs à exiger la démission de leur président. Il plaide ainsi pour une Église qui marche avec son temps, capable de s’adapter aux enjeux contemporains. Cette exigence ne vise pas seulement à défendre une position politique, mais aussi à rappeler aux leaders religieux leur responsabilité morale envers la communauté.
L’Église doit être un phare d’espoir et de justice, et non un refuge pour des intérêts personnels.

Musellement au nom de Dieu…

L’interdiction faite aux pasteurs de parler de politique soulève des questions fondamentales sur le rôle de l’Église dans la gestion de la cité. L’engagement des pasteurs en faveur d’une société plus juste est non seulement souhaitable, mais nécessaire. En intégrant les valeurs de l’Évangile dans le discours politique, l’Église peut contribuer à construire un avenir meilleur pour le Cameroun, en restant fidèle à sa mission de compassion et de justice.