Tomaïno Ndam Njoya aura donné au Chef de l’État du grain à moudre. Le temps d’une cérémonie de présentation des voeux au Palais de l’Unité.
À la question de la porte-parole de la plateforme des principaux acteurs de l’opposition, de savoir ce que pense Paul Biya de la sortie des évêques catholiques concernant une autre candidature à la présidentielle d’octobre 2025, l’homme du 6 novembre 1982 s’est prononcé sans ambages.
Paul Biya renvoie les évêques à leurs bréviaires
Par Chimène Etondè__
“Les critères de candidature à la Présidence de la République sont tributaires de la constitution, de la loi et non des évêques”. Peut-on lire dans le communiqué de Madame le président de l’Udc.
Contrairement à une certaine opinion qui pensent que Paul Biya aura prêté une oreille attentive au clergé catholique, l’ancien seminariste est resté autiste face l’interpellation des hommes de Dieu.
Dans un contexte politique déjà tendu au Cameroun, cette déclaration du président Paul Biya en réponse au leader du l’Udc continue de susciter de vives réactions.
Loin de rassurer les Camerounais, cette déclaration a mis en lumière une certaine forme d’autisme politique. Dans un pays où les voix des citoyens et des leaders d’opinion semblent souvent étouffées, la position de Biya soulève des questions sur sa capacité à écouter et à comprendre les préoccupations de ses concitoyens. Alors que les évêques, en tant que figures morales, tentent de rappeler aux dirigeants leurs responsabilités envers le peuple, le Chef de l’État semble s’enfermer dans une bulle de certitudes, ignorant les appels à une gouvernance plus inclusive.
L’inaccessibilité du président…
L’inaccessibilité de Paul Biya, qui a été séminariste dans sa tendre jeunesse, est d’autant plus préoccupante. En théorie, une formation religieuse devrait encourager l’empathie et la compréhension des souffrances humaines. Cependant, le président semble avoir perdu de vue les réalités quotidiennes de ses concitoyens. Les préoccupations soulevées par les évêques concernant la gouvernance, la corruption et la justice sociale devraient être des sujets prioritaires pour un leader soucieux du bien-être de son peuple.
En affirmant que les critères de candidature sont uniquement basés sur la loi, Biya délaisse la dimension morale et éthique qui devrait guider toute action politique. Cette attitude peut être perçue comme un déni des réalités sociales qui affectent la vie de millions de Camerounais. Dans un pays où les inégalités se creusent, où la pauvreté demeure un fléau, et où les voix dissidentes sont souvent réprimées, le président semble rester sourd aux appels à la réforme.
Un appel à la réflexion…
Face à cette situation, il est impératif que le président réévalue sa posture et sa relation avec le peuple. Les évêques, en tant que représentants d’une voix morale, ne font que rappeler à Paul Biya qu’un vrai leader doit être à l’écoute, prêt à dialoguer et à prendre en compte les aspirations de ses concitoyens.
L’autisme politique observé chez le président ne doit pas devenir la norme. Les Camerounais méritent un dirigeant qui non seulement respecte la constitution et la loi, mais qui s’engage également à servir le bien commun. En cette période charnière, il est essentiel de rétablir un dialogue constructif entre le pouvoir et la société civile, afin de bâtir un avenir meilleur pour tous les Camerounais.
Il est plus que jamais temps pour Paul Biya de sortir de sa bulle et d’écouter les voix qui l’entourent. La démocratie ne se limite pas à des règles écrites, mais implique également une sensibilité aux attentes et aux besoins des citoyens.