Lors de la cérémonie de présentation des voeux de nouvel an au Président de la République, Madame le Président National de l’Udc a interpellé le Chef de l’État, relativement à la modification du code électoral, dont copie du document avait été déchargée à la Présidence de la République. Paul Biya a déclaré n’être pas au courant.
Le document transmis à la Présidence introuvable
Par Thomas Tankou______________
Lors de la récente cérémonie de présentation des vœux au Président de la République, Madame le Président National de l’Union Démocratique du Cameroun a profité de l’opportunité offerte par le bain de foule – une des articulations de cette cérémonie – pour interpeller le Chef de l’État au sujet des interrogations sur la transparence et l’efficacité de la communication entre le gouvernement et l’opposition au Cameroun. Madame Tomaïno Ndam Njoya, présidente de l’UDC a interpellé Paul Biya sur le sort réservé au document élaboré par la plateforme de l’opposition camerounaise, relativement aux propositions sur la modification du code électoral. Étonnamment, le Chef de l’État a affirmé ne pas être au courant de cette démarche, tout en déclarant son ouverture à toute sollicitation du peuple.
Un document introuvable…
Ce document, contenant des propositions politiques cruciales, avait été déposé en novembre 2021 au service courrier de la Présidence par le Pr Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, lui-même membre de la plateforme. Malgré une confirmation de réception, il semble que le document n’ait jamais atteint le Chef de l’État. Ce fait soulève des questions alarmantes sur la gestion des affaires publiques et la communication au sein des institutions gouvernementales. Toutefois Tomaïno Ndam Njoya par ailleurs porte-parole de la plateforme, précise dans son compte-rendu qu’elle a promis au Chef de l’État de lui faire parvenir au plus vite une autre copie.
Conséquences sur la gestion des affaires publiques…
La disparition de documents importants dans les services de la Présidence ne fait pas que miner la confiance des citoyens envers leurs dirigeants. Elle révèle également des failles dans le système de gouvernance. Lorsqu’un document qui pourrait influencer des décisions politiques majeures ne parvient pas à son destinataire, cela entrave la prise de décision éclairée et peut mener à des politiques publiques inadaptées, voire à des tensions sociales.
De plus, cette situation peut exacerber le sentiment d’exclusion ressenti par l’opposition et les citoyens. La promesse d’ouverture du Président Biya, répétée à deux reprises, semble en contradiction avec la réalité des faits. Le manque de communication et de prise en compte des propositions formulées par les partis politiques affaiblit le dialogue démocratique et risque de renforcer la polarisation au sein de la société camerounaise.
Appel à une réforme consensuelle…
Il est essentiel que des mesures soient mises en place pour garantir que les documents déposés au service de la Présidence soient dûment traités et considérés. La création d’un système de suivi des communications entre l’opposition et le gouvernement pourrait améliorer la transparence et favoriser un dialogue constructif.
Les citoyens ont le droit d’attendre que leurs représentants soient entendus et que leurs préoccupations soient prises en compte dans la gestion des affaires publiques. La disparition inexplicable de documents critiques ne devrait pas devenir la norme dans un système démocratique.
Il est temps pour le gouvernement de réévaluer ses pratiques afin de restaurer la confiance et d’assurer une gouvernance plus inclusive et participative. Les voix de l’opposition, loin d’être ignorées, devraient être intégrées dans le processus décisionnel pour le bien de tous les Camerounais.