La question du découpage territorial et du recensement de la population sont devenus un sujet de préoccupation majeure dans le microcosme politique du pays. Le nombre de députés attribué par circonscription ne respecte aucune logique. Analyse comparative dans les départements du Dja et Lobo, Océan, Mvila dans la région du Sud ; Mifi à l’Ouest et Wouri dans le Littoral.
Voyage au coeur de la sorcellerie à l’état pur !
Une pratique à géométrie variable
Par Thomas Tankou_____________
Alors que les élections devraient être le reflet de la volonté populaire, des pratiques telles que la manipulation des circonscriptions électorales compromettent l’intégrité du processus démocratique. L’un des exemples les plus frappants de cette fraude est la disproportion entre la représentation des régions. Selon que les populations de ces zones soient acquises ou pas au parti au pouvoir.
Des chiffres qui trahissent la volonté du pouvoir Rdpc de biaiser le jeu démocratique…
Dans le département du Dja et Lobo, région du Sud nous avons 5 députés pour 350 000 habitants ; Mvila 3 députés pour 163 826 habitants ; Océan 2 députés pour 211 556 habitants.
Dans la région du Littoral, le département du Wouri compte 5 députés à l’hémicycle représentant 3 554 978 habitants.
La Mifi dans la région de l’Ouest compte 2 députés pour 537 517 habitants. Cependant, les chiffres peuvent varier selon les sources et les recensements. Pour des données précises et actualisées, il est conseillé de consulter les statistiques officielles ou les rapports démographiques récents. Mais, les disproportions restent les mêmes.
Un découpage inéquitable…
Le découpage territorial, censé garantir une représentation équitable des citoyens, montre des anomalies inquiétantes. La région du Sud, moins peuplée que le département du Wouri, bénéficie d’un nombre de députés disproportionné. Ce phénomène n’est pas le fruit du hasard, mais d’une stratégie délibérée mise en place par le parti au pouvoir. En affectant davantage de députés dans des zones où il a plus de chance de remporter des voix, ce dernier manipule le jeu démocratique à son avantage.
Une remise en question de la démocratie…
Cette pratique soulève des questions fondamentales sur la nature même de la démocratie au Cameroun. La représentation inégale des régions fausse les résultats électoraux et réduit la voix des citoyens dans les zones moins favorisées. Les électeurs du Wouri, par exemple, voient leur influence diluée au profit d’un système qui privilégie des circonscriptions moins peuplées.
Conséquences sur la confiance publique…
Le découpage électoral injuste a des conséquences directes sur la confiance du public envers les institutions politiques. Les citoyens, conscients de ces manigances, peuvent développer un sentiment de désillusion et de cynisme à l’égard du processus électoral. Cela peut entraîner une baisse de la participation électorale, ce qui, à son tour, renforce le pouvoir du parti au pouvoir dans une boucle vicieuse.
Nécessaire prise de conscience collective…
Il est impératif que les autorités camerounaises et les acteurs du processus en général prennent conscience de l’impact négatif du découpage territorial sur la démocratie. Des réformes doivent être faites pour assurer une représentation équitable de toutes les régions, indépendamment de leur allégeance politique. La démocratie ne peut prospérer que si chaque voix compte de manière égale. La lutte contre la fraude post-électorale commence par un engagement sincère envers un système électoral juste et transparent.