Entre 1945 et 1971, le Cameroun a été le théâtre d’une lutte intense entre les nationalistes camerounais et le régime colonial français. Ce chapitre sombre de l’histoire, marqué par l’usage brutal de la violence, notamment par le recours au napalm, a laissé des cicatrices profondes dans la mémoire collective du pays. Curieusement, à l’heure de la reconstitution des faits authentiques, les acteurs encore vivants sont superbement ignorés.

L’Histoire cachée du Cameroun et le grand bluff de Macron

Par Thomas Tankou_____________

Alors que la France, acculée de toutes parts en Afrique, a été contrainte de faire face à son passé colonial, la déclassification des archives semble être plus un geste symbolique qu’une véritable recherche de vérité.

Les Nationalistes et la répression…

Au cœur de cette lutte, les nationalistes camerounais, qui aspiraient à l’indépendance, ont été confrontés à une répression violente. Les régions Bassa et Bamileké ont été particulièrement touchées, où les forces françaises ont mené des opérations militaires pour écraser le mouvement de libération. Castor Ossende Afana, Ruben Um Nyobe, Ernest Ouandjie, Félix Moumie, Martin Paul Samba… ont payé de leur sang cette odieuse barbarie.

Le recours à des méthodes aussi extrêmes et cruelle que l’usage le napalm pour traquer les dissidents, illustre l’ampleur de la violence déployée contre ceux qui revendiquaient leur droit à l’autodétermination.

Une commission paritaire : Un geste symbolique…

Face à la montée des critiques concernant son rôle en Afrique, le gouvernement français a mis en place une commission paritaire pour examiner ces événements. Cependant, cette initiative a été entachée par le fait des témoins vivant, qui ont vécu cette terrible épopée, ont été savamment ignorés. À l’instar du chef Sokoudjou de Bamendjou, n’a été entendu. Cela soulève des questions sur l’authenticité et la sincérité de ce processus. Les voix des protagonistes, qui détiennent les clés de cette histoire, sont ainsi laissées de côté.

Sokoudjou : La Dernière Boîte Noire

Sokoudjou représente l’une des dernières « boîtes noires » de cette période tumultueuse. Son témoignage pourrait offrir des perspectives cruciales sur les événements qui ont façonné le Cameroun moderne. Pourtant, sa voix, ainsi que celles de nombreux autres témoins, reste étouffée. Cela soulève une question fondamentale : comment construire une mémoire collective sans inclure les récits de ceux qui ont vécu ces événements ?

L’Importance pour un peuple de s’approprier son histoire…

La connaissance de la vraie histoire est essentielle pour les citoyens d’un pays. Elle permet de comprendre les dynamiques actuelles et d’éviter de répéter les erreurs du passé. En France, des voix s’élèvent pour demander une réévaluation de l’histoire coloniale, mais cette démarche doit aller au-delà des gestes symboliques. Elle doit être accompagnée de dialogues authentiques avec les peuples concernés.

Et maintenant…

Alors que la France cherche à redéfinir ses relations avec l’Afrique, il est impératif qu’elle fasse face à son passé colonial de manière honnête et transparente. La déclassification des archives ne doit pas être un simple bluff, mais une réelle opportunité de réconciliation. Les citoyens camerounais méritent de connaître leur histoire, dans toute sa complexité, pour avancer vers un avenir plus éclairé et inclusif. Espérons que l’équipe à Macron profitera de l’étape de Yaoundé le mardi 28 janvier prochain pour recoller les morceaux, avant de rendre public la copie finale.

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