Le climat est tendu dans le groupement Bahouan.
Dans un communiqué datant de ce 14 février, le chef supérieur, S.M Dassi Nenkam Faustin, a pris la décision d’interdire deux manifestations prévues par Albert Dzongang, conseiller stratégique du leader de l’opposition Maurice Kamto. Ces événements, qui devaient célébrer l’inauguration du portique de l’entrée traditionnelle et la grande case traditionnelle “Schang”, sont interdits, provoquant du coup un climat de tension au sein du groupement.
Les manifestations prévues chez Albert Dzongang interdites par le chef Bahouan
Par Thomas Tankou_____________
Un contexte de conflit…
La décision de S.M Dassi Nenkam Faustin repose sur des accusations formulées contre M. Dzongang, qui aurait – selon les termes du communiqué – mené des attaques répétées contre lui et les notables de sa cour. Le chef a évoqué les nombreuses plaintes déposées par Dzongang devant les tribunaux de Bafoussam et de Douala, ce qui, selon lui, justifie une série de sanctions, y compris la suspension des cours des sociétés secrètes et l’interdiction d’organisation d’événements dans sa concession.
Cette escalade de tensions n’est pas à prendre à la légère, surtout à l’approche des élections présidentielles prévues en octobre prochain. Le climat politique est déjà électrique au Cameroun, et la décision d’interdiction pourrait exacerber les divisions au sein de la communauté Bahouan en général.
Conséquences pour la paix et l’ordre public…
L’interdiction de ces manifestations soulève des inquiétudes quant à la paix et à l’ordre public dans le groupement de Bahouan et sa diaspora. D’une part, elle pourrait être perçue comme une tentative de museler une voix dissidente, ce qui pourrait entraîner une radicalisation des partisans de Dzongang et du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. D’autre part, cette décision pourrait susciter des manifestations de colère de la part des sympathisants, augmentant ainsi le risque de troubles sociaux.
La suppression des espaces de dialogue et d’expression pourrait également avoir des conséquences durables sur la dynamique politique. En effet, en restreignant la capacité d’un leader populaire à organiser des manifestations dans sa concession, le chef supérieur risque d’alimenter un ressentiment croissant parmi une population qui, en majorité aspire au changement.
Un appel au dialogue…
Face à cette situation tendue, il est crucial d’encourager un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes. Une approche conciliatrice pourrait non seulement désamorcer les tensions actuelles, mais également favoriser un climat de paix à l’approche d’élections cruciales pour l’avenir du pays.
Les autorités traditionnelles doivent prendre en compte l’importance de la participation citoyenne et de la liberté de manifester. Des éléments essentiels pour garantir une saine cohésion sociale. En favorisant le dialogue plutôt que la répression, Bahouan pourrait se diriger vers un avenir plus harmonieux, où la voix de chaque citoyen est entendue et respectée.
La situation actuelle dans ce groupement est un rappel poignant que la paix et l’ordre public ne peuvent être maintenus que par le respect mutuel et la compréhension entre les leaders et leurs communautés.