Le dernier déplacement du Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), envoyé spécial du président Paul Biya, a suscité un vent de mécontentement au sein des populations de l’Extrême-Nord. Chargé d’apporter des solutions aux préoccupations des populations locales, cet interlocuteur de la présidence a été plutôt perçu comme un touriste indifférent, ignorant les attentes pressantes de ses interlocuteurs.

Les Récriminations du Septentrion envers Ngo Ngo

Par Cyprien Afana_____________

Dès son arrivée, Ferdinand Ngo Ngo a affiché une attitude jugée désinvolte. Vêtu d’un simple tee-shirt et d’une casquette, son apparence a été interprétée comme un affront aux cadres politiques, dignitaires et chefs d’entreprise qui l’attendaient avec un chapelet de doléances. Au lieu de s’engager dans des discussions constructives, il a choisi de visiter des sites touristiques, laissant ainsi un sentiment d’abandon et de mépris. Nous apprend des sources proches du dossier.

Un cadre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) s’est exprimé sur cette situation, soulignant que “l’homme nordiste est profondément résilient, mais ne supporte pas que l’on piétine sa dignité”. Cette déclaration révèle une colère sous-jacente face à des décennies de négligence.

Quarante ans de mépris et d’abandon…

Le Septentrion, en tant que bastion historique du Renouveau, se sent délaissé depuis plus de quarante ans de pouvoir de Paul Biya. Bien que cette région soit un vivier électoral crucial, les attentes des populations ont été constamment ignorées. Les promesses de développement et d’investissement ont souvent été balayées par des visites officielles qui ne se traduisent pas en actions concrètes.

Les frustrations accumulées pourraient avoir des répercussions significatives lors des prochaines élections de 2025. Les citoyens, qui se sentent trahis, pourraient exprimer leur mécontentement de manière plus marquée, espérant un “gagnant-gagnant” dans leurs interactions avec le pouvoir central.

Vers un éveil de la conscience politique…

L’attitude de Ferdinand Ngo Ngo, loin d’être un simple faux pas, pourrait symboliser un tournant. Les populations du Septentrion, qui ont longtemps soutenu le régime en place, commencent à remettre en question leur loyauté. La nécessité de rétablir la dignité et de répondre aux attentes des citoyens devient impérative pour le maintien de la paix sociale.

Il est essentiel que les responsables politiques prennent conscience de cette dynamique. Les regions septentrionales ne méritent pas d’être un laisser-pour-compte dans la politique nationale ; le Septentrion doit retrouver sa place en tant que partenaire actif dans le développement du pays.
Les récriminations envers le ministre d’État Sgpr sont révélatrices d’un malaise plus profond. La résilience des populations de l’Extrême-Nord ne saurait être perçue comme une incapacité à pouvoir faire entendre sa voix.

Cri d’alarmes face à l’abandon…

Le régime de Paul Biya, Président de la République du Cameroun depuis novembre 1982, semble avoir perdu de vue les réalités du septentrion. Malgré des promesses d’une gouvernance inclusive et d’un développement équitable, les habitants de la région de l’Extrême-Nord vivent une réalité tragique marquée par la misère, l’absence d’infrastructures et un manque flagrant de services sociaux de base.

Campagne électorale éphémère…

Lors de sa campagne électorale de 2018, le Président a laborieusement passé douze minutes dans la région, affirmant qu’il avait remporté les élections. Cette déclaration a suscité des rires, mais aussi une profonde indignation. Les Camérounais du grand Nord se sentent trahis par un gouvernement qui semble les avoir oubliés et qui n’a pas su répondre à leurs besoins fondamentaux.

Dégradation des infrastructures…

La dégradation des routes est l’une des manifestations les plus visibles de cet abandon. Les voies de communication, essentielles pour le développement économique et social, sont dans un piteux état. Cela entrave non seulement le transport des personnes, mais aussi celui des biens, rendant la région encore plus vulnérable.

Les infrastructures scolaires, quant à elles, sont presque inexistantes ou dans un état de délabrement avancé. Les enfants de cette région méritent un accès à une éducation de qualité, mais ils sont souvent contraints d’étudier dans des conditions précaires, si ce n’est en plein air. Le manque d’écoles adéquates compromet leur avenir et celui de la nation.

Absence de services de santé…

La situation dans le secteur de la santé est tout aussi alarmante. Les hôpitaux et centres de santé sont souvent dépourvus d’équipements nécessaires pour soigner la population. Les habitants de la région sont contraints de parcourir des kilomètres pour accéder à des soins de santé de base, ce qui est inacceptable dans un pays qui se veut moderne.

Le manque d’accès à l’eau potable constitue un autre défi majeur. De nombreuses communautés sont contraintes de consommer de l’eau insalubre, ce qui entraîne des problèmes de santé publique. Il est impératif que des mesures soient prises pour garantir l’accès à une eau potable sûre, car cela est un droit fondamental.

Appel à la mobilisation…

Les récents cris de désespoir de certains élus du Rdpc dans le Logone et Chari illustrent une exaspération face à cette situation. Le slogan “sey mougnal” résonne comme un appel à l’action, une invitation à ne plus rester passifs face à l’indifférence des décideurs. Les nordistes ont atteint leurs limites et exigent un changement.

Il est temps que le Président de la République prenne conscience de la réalité du terrain. Les camerounais doivent se lever et faire entendre leur voix, armés de leur carte d’électeur. En octobre, ils auront l’opportunité de faire entendre leurs préoccupations et d’écrire une nouvelle page de l’histoire de leur nation.

Les trois régions septentrionales , longtemps négligé, mérite une attention urgente. Les problèmes d’infrastructures, de santé, d’éducation et d’accès à l’eau potable doivent être traités avec la plus grande priorité.
Les citoyens doivent s’unir pour revendiquer leurs droits et faire pression sur le gouvernement pour qu’il agisse en faveur d’un développement équitable et durable. Il est temps d’agir, pour un avenir meilleur pour le Cameroun en général.

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