Le Front National pour le Salut du Cameroun (Fnsc) a organisé un meeting de remobilisation de ses troupes à l’Extrême-nord, sous la houlette de son président national. Cet événement, riche en symboles, marque une étape cruciale dans la dynamique politique du pays à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre prochain
Issa Tchiroma en quête d’une nouvelle légitimité
Par Thomas Tankou____________
Un appel à la liberté de choix…
Lors de ce rassemblement, Tchiroma a choisi de ne pas donner de directives de vote, incitant plutôt ses militants à “designer en tout âme et conscience le candidat de leur choix”. Cette déclaration, bien que perçue comme une volonté de transparence et de liberté, soulève des interrogations.
En effet, le président du Fnsc souligne que “personne ne peut accéder au pouvoir s’il ne coche la case Septentrion”, une phrase qui révèle une volonté de maintenir un lien avec la région tout en se distanciant des choix précédents qui ont favorisé Paul Biya.
Volte-Face politique…
Ce changement de posture est d’autant plus significatif qu’il contraste avec les précédentes positions de Tchiroma.
En 2011, il exhortait ses partisans à voter pour Paul Biya, et en 2018, il avait de nouveau soutenu le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).
Aujourd’hui, son appel à une inscription massive sur les listes électorales, couplé à son refus d’imposer un candidat, semble indiquer une volonté de s’affranchir du poids de son ancien allié.
Repositionnement stratégique…
Les observateurs politiques s’accordent à dire que cette évolution pourrait être une stratégie de repositionnement sur la scène politique nationale. En se présentant comme un leader qui respecte les choix démocratiques de ses militants, l’ingénieur des chemins de fer cherche à gagner en crédibilité et à consolider son influence dans une région où le soutien populaire est crucial. Cette démarche pourrait également être interprétée comme une réponse aux critiques concernant son alignement passé avec Biya. Un président dont le mandat est souvent contesté sur la question de la démocratie et des droits humains.
Signal fort vers un changement de cap…
Le meeting du Fnsc dans le Septentrion n’est pas seulement une simple remobilisation des troupes. Mais un signal fort d’un changement de cap pour Issa Tchiroma Bakary. En invitant ses militants à choisir librement leur candidat tout en se maintenant sur la ligne de la région, l’actuel ministre de Paul Biya semble vouloir marquer une rupture avec le passé. Ce mouvement pourrait s’avérer déterminant dans la course à l’élection présidentielle, alors que le paysage politique camerounais continue d’évoluer. Avec notamment la récente candidature de Tomaïno Ndam Njoya, portée par l’Union des Démocrates du Cameroun (Udc). Beaucoup disent attendre la validation des candidatures par Élections Cameroon, pour envisager d’éventuelles fusions.
