Les déboires de la France en Afrique en général n’impactent pas seulement l’économie de “nos ancêtres les Gaulois.”
Bien plus, le désengagement progressif de l’ancienne puissance coloniale se répercute tout aussi sur le développement des anciennes colonies. Surtout que, ce qu’on appelle aujourd’hui aide publique au développement, n’est que le résidu des richesses piochées en Afrique par les multinationales.

Un Signal d’alerte pour le développement des pays africains

Par Thomas Tankou____________

Après le tsunami auquel Donald Trump a soumis la plupart des pays africains en fermant les robinets de l’Usaid, le parlement français s’apprête à réexaminer l’aide publique au développement (Apd).
Un sujet qui soulève des inquiétudes croissantes au sein de la société civile. Les élus français, tout en reconnaissant l’importance de cette aide, se plaignent de ce que les multinationales françaises y siphonnent une part disproportionnée, au détriment des véritables bénéficiaires : les pays en développement, notamment en Afrique.

Une répartition inéquitable des fonds…

Depuis plusieurs années, les critiques fusent concernant la gestion de l’Apd. Les députés européens constatent que, malgré les efforts déclarés pour soutenir les pays les plus pauvres, une grande partie des fonds alloués est captée par des entreprises françaises qui en tirent profit.
Ces multinationales, souvent engagées dans des projets d’infrastructure ou d’extraction de ressources, semblent privilégier leurs intérêts économiques au détriment des besoins locaux.

Cette situation soulève des questions sur l’efficacité de cette aide. Si l’objectif est d’aider au développement durable des pays africains, il est impératif de s’assurer que les fonds atteignent ceux qui en ont réellement besoin. La concentration des ressources entre les mains de quelques grandes entreprises compromet les efforts d’autonomisation des communautés locales.

L’impact de la diminution de l’aide…

La diminution de l’Apd serait catastrophique pour de nombreux pays africains qui dépendent de cette aide pour financer des projets essentiels. Notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation. En effet, les États africains, souvent en proie à des crises économiques et sociales, voient dans l’Apd un levier pour améliorer les conditions de vie de leurs populations.

La réduction de cette aide pourrait entraîner des conséquences désastreuses :

-Retard dans les Objectifs de Développement Durable (Odd) :
Les pays africains luttent pour atteindre les Odd fixés par les Nations Unies. Moins de financement signifie des progrès ralentis dans des domaines cruciaux comme l’éducation, la santé et l’égalité des sexes.

-Augmentation de la Pauvreté :
Moins d’argent pour les infrastructures et les services publics pourrait exacerber la pauvreté et les inégalités, rendant encore plus difficile la sortie de la spirale de la précarité.

Instabilité politique et sociale :
L’absence de développement économique peut également entraîner des tensions sociales et politiques, favorisant la montée de l’extrémisme et des conflits.

Vers une réforme nécessaire…

Face à ces enjeux, il est crucial que le débat parlementaire sur l’Apd ne se limite pas à une simple réallocation des fonds. Les députés doivent exiger une transparence accrue dans la gestion de l’aide et s’assurer que les bénéficiaires directs soient les populations locales et non les multinationales.

Il est également essentiel de promouvoir des partenariats équilibrés, favorisant le transfert de compétences et de technologies, afin d’assurer un développement durable et inclusif. La France, en tant qu’acteur majeur de l’Apd, a la responsabilité d’adopter une approche qui profite véritablement aux pays africains.

Le réexamen de l’aide publique au développement par le Parlement français est une opportunité d’initier un changement significatif. En plaçant les besoins des pays en développement au cœur de la discussion, la France peut non seulement renforcer sa position sur la scène internationale, mais aussi contribuer à un avenir plus juste et prospère pour les populations africaines. Il est temps de passer des discours aux actes, pour que l’Apd devienne véritablement un moteur de développement et d’espoir.
Mais les pays africains ne doivent pas perdre de vue que cette aide ne saurait remplacer les programmes endogènes, véritable moteur pour tout développement harmonieux et sur le long terme.

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