Dans un contexte électoral déjà électrique, les récents rapports sur la gestion des données par Élections Cameroon soulèvent de vives inquiétudes. La vulnérabilité des informations personnelles des Camerounais, collectées lors des opérations d’inscription sur les listes électorales, met en exergue une crise de confiance qui pourrait avoir des implications profondes sur le processus démocratique du pays.
Comment Elecam joue avec l’identité des Camerounais
Par Thomas Tankou_____________
Sécurité des données alarmante…
Des experts en informatique viennent de révélé que le site d’Elecam, censé protéger les données des citoyens, présente de graves failles de sécurité. En effet, des intrusions ont permis à des individus d’accéder facilement à des informations sensibles, exposant ainsi les Camerounais à des risques de manipulation et de vol d’identité. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’organisme reçoit chaque année près de 12 milliards de francs CFA, une somme considérable qui semble mal investie si l’on en juge par l’absence de mesures de sécurité efficaces.
L’Inexistence de la Liste Électorale Nationale…
Un autre fait troublant est le refus de publier la Liste électorale nationale, qui soulève des interrogations quant à la transparence et à la crédibilité du processus électoral. Selon des sources fiables, il semblerait que cette liste n’existe même pas dans sa forme consolidée. Les chiffres avancés par Elecam sont jugés impossibles à vérifier, ce qui renforce l’idée que l’organisme pourrait être en train de manipuler les données pour servir des intérêts politiques.
La Responsabilité de VERIDOS…
L’entreprise allemande VERIDOS, chargée de la sécurisation des données, a récemment supprimé toutes les informations relatives à son partenariat avec Elecam sur son site web. Ce retrait soulève des questions sur la responsabilité de VERIDOS dans la gestion des données, et laisse entrevoir une volonté manifeste d’échapper à toute forme de responsabilité dans cette situation.
Une vigilance indispensable…
Face à cette crise, une résistance s’organise. L’opposition, notamment le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), ainsi que plusieurs acteurs de la société civile et activistes de la Brigade Anti-Sardinard (Bas), veillent au grain. Leur vigilance est cruciale pour dénoncer les manigances potentielles d’Elecam qui, au lieu de servir les intérêts démocratiques du pays, semble se muer en un instrument de légitimation du pouvoir en place.
Profondes inquiètudes quant au processus en cours…
Dans ce contexte trouble, la question qui se pose est celle de la légitimité des élections à venir. Si Elecam ne parvient pas à redresser la situation et à assurer la sécurité des données électorales, le risque est grand que ces élections ne deviennent qu’un prétexte pour renforcer un pouvoir déjà contesté. Pour que le processus électoral puisse réellement servir de levier vers une démocratie authentique, il est impératif que les règles soient respectées et que la transparence soit au rendez-vous.
La sécurité des données personnelles des Camerounais doit devenir une priorité absolue.