Le cas du Cameroun sous le feu des critiques américaines
Par Thomas Tankou____________
La situation politique en Afrique centrale est de plus en plus préoccupante, notamment avec l’émergence d’un projet de loi au Congrès américain, baptisé le « Cemac Act ».
Ce texte, qui vise à suspendre les financements du Fonds monétaire international (Fmi) aux pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), met en lumière les inquiétudes croissantes concernant la gouvernance dans ces pays. Plus particulièrement au Cameroun considéré comme la locomotive de l’économie dans cette sous-région qui ploie sous le poids d’une dette abyssale.
Une gouvernance apocalyptique…
Les États-Unis, par le biais de leurs élus, expriment des réserves sur la gestion des aides financières et le comportement des dirigeants dans des pays comme le Cameroun, le Congo la Guinée Équatoriale, le Gabon et la République Centrafricaine, le Tchad.
Ces nations, souvent dirigées par des chefs d’État autocrates qui s’accrochent au pouvoir, suscitent des interrogations sur leur capacité à utiliser efficacement les ressources financières mises à leur disposition.
Le cas du Cameroun : Un géant aux pieds d’argile…
Le Cameroun, considéré comme la locomotive de l’économie de l’Afrique centrale, est particulièrement au centre des débats. Sous le régime de Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quarante ans, le pays fait face à des défis économiques majeurs. Malgré ses richesses naturelles et son potentiel agricole, la corruption et la mauvaise gestion des ressources ont entravé le développement.
Les inquiétudes américaines sont renforcées par des rapports faisant état de détournements de fonds et de violations des droits humains. Les réformes promises par le gouvernement, souvent perçues comme des mesures cosmetiques, n’ont pas réussi à apaiser les tensions internes ni à améliorer la situation économique.
Conséquences économiques potentielles…
Si le « Cemac Act » est adopté, les conséquences pour le Cameroun pourraient être désastreuses. La suspension des financements du Fmi pourrait aggraver une situation déjà délicate, entraînant une hausse du chômage, une inflation galopante et des risques de troubles sociaux.
Les populations, déjà éprouvées par les crises du Covid, pourraient se retrouver à la merci d’un régime incapable de répondre à leurs besoins fondamentaux.
L’urgence d’adopter des réformes courageuses…
La question de la malgouvernance en Afrique centrale, et en particulier au Cameroun, est cruciale. Alors que les États-Unis envisagent de prendre des mesures concrètes face à ces défis, les dirigeants de la Cemac doivent prendre conscience de l’urgence d’adopter des réformes réelles et significatives. La survie économique de la région dépend de leur capacité à répondre aux attentes de leurs populations et à regagner la confiance des partenaires internationaux. L’organisation des élections présidentielles dans deux jours au Gabon et au mois d’octobre prochain au Cameroun est scrutée de près.