L’Upc est souvent comparée à un crabe, se déplaçant de manière imprévisible, oscillant entre des mouvements opposés sans jamais suivre une ligne droite.
Cette métaphore illustre fort bien, non seulement la complexité de son histoire, mais aussi les intérêts égoïstes qui guident souvent les actions de nombreux politiciens associés à ce parti.
Une histoire de patriotisme, de répression et de trahison
Par Thomas Tankou_____________
Fondée le 10 avril 1948 l’Upc a été interdite le 13 juillet 1955, en réponse à une vague d’émeutes indépendantistes. Ce décret du gouvernement français marquait le début d’une répression sévère contre les militants du parti, obligeant certains à se tourner vers l’exil. Des figures comme Théodore Mahi Matip, après avoir trahi Um Nyobe, ont choisi de collaborer avec le régime d’Ahidjo, devenant vice-président de l’Assemblée nationale. Cette trahison a ouvert la voie à l’ère du parti unique, où l’Upc a été absorbée par l’Union nationale camerounaise (transfuge de l’Union camerounaise), annihilant ainsi toute forme d’opposition politique.
Retour au multipartisme : Une Illusion ?
Avec le retour au multipartisme, l’espoir d’une réhabilitation de l’Upc par le régime de Paul Biya s’est rapidement évaporé. Des figures comme Dika Akwa, Kodock et les autres ont obtenu la légalisation de leur version du parti, mais leurs manœuvres ne servaient qu’à renforcer leurs propres positions au détriment de l’esprit originel du parti des martyrs. Pendant que certains s’accrochaient à l’Upc historique, d’autres, comme Kodock, choisissaient de “s’accrocher au serpent” pour survivre politiquement.
Intérêts divergents et objectifs opposés…
Aujourd’hui, des noms comme Bapo Lipot, Henriette Ekwe, Michel Eclador, Jean Bahebeck,Pekoua… continuent cette danse du crabe, agissant tantôt dans le sillage de l’Upc originel, tantôt selon des intérêts personnels plus que par un véritable engagement envers les idéaux de l’Upc. Le cas de Bahebeck, qui répond présent à tous les râteliers, illustre bien cette tendance. Ces politiciens semblent plus préoccupés par leur propre ascension que par la lutte pour l’indépendance et la justice sociale, trahissant ainsi l’héritage des martyrs.
Une curiosité planétaire…
Le Cameroun est avec l’Algérie deux pays africains ayant obtenu leur indépendance les armes à la main. En Algérie avec le Front islamique du salut.
L’Upc demeure une curiosité planétaire, non seulement pour son histoire tumultueuse, mais aussi pour la manière dont ses membres naviguent dans un paysage politique complexe, souvent dominé par des intérêts égoïstes. La danse du crabe continue, et tandis que certains aspirent à une véritable renaissance du parti, d’autres semblent prêts à sacrifier ses idéaux sur l’autel de la survie politique. L’héritage de l’Upc mérite d’être préservé, mais il est essentiel que ceux qui prétendent le représenter agissent avec intégrité et un sens de l’engagement authentique envers les valeurs de justice et d’égalité. Rêve si cher aux pères fondateurs.