«En vérité, je te le dis, cette nuit, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.»
Ce passage biblique illustre la prédiction de Jésus concernant la faiblesse de Pierre face à l’adversité.
Ce cadre du parti au pouvoir n’aura même pas attendu le crépuscule de la veille pour se désolidariser des choix économiques hasardeux de Paul Biya.

L’ancien maire Rdpc de Bamendjou tacle sévèrement le régime de Yaoundé

Par Thomas Tankou____________

Les déclarations d’Emmanuel Mukam, ancien maire de Bamendjou et ingénieur de génie civil de renom, suscitent de vives réactions au sein de l’opinion publique camerounaise, en commençant par son propre camp.
Son discours, qui critique ouvertement le régime de Yaoundé relativement à son désintérêt pour le développement des entreprises nationales, semble marquer un tournant dans sa position vis-à-vis du gouvernement. La contradiction apparente entre son passé de soutien indéfectible au régime et son actuelle critique acerbe.

Critique fondée tout de même sur une expérience incontesté…

Emmanuel Mukam n’est pas un novice dans le domaine de l’ingénierie et du BTP. Du haut de ses 48 ans d’expérience dans le domaine, il a été un acteur clé dans plusieurs projets d’envergure au Cameroun. Son constat sur l’absence d’entreprises nationales dans des projets cruciaux, tels que la construction de l’Assemblée Nationale par des entreprises chinoises, soulève des questions légitimes sur la capacité du pays à s’auto-suffire en matière de construction d’infrastructures.

Mukam évoque des réalisations passées qui témoignent du potentiel local, et de son expérience personnelle dans la construction d’ouvrages : des barrages hydroélectriques aux structures emblématiques comme le Sawa Novotel. Il dénonce l’absence de soutien aux entreprises camerounaises, soulignant que le pays a les compétences nécessaires, mais manque de la volonté politique pour les exploiter.

La volonté politique : une condition essentielle…

L’ancien maire appelle à une véritable volonté politique pour encourager le développement industriel. Son point de vue fait écho à une réalité souvent ignorée : le succès économique nécessite un environnement propice à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Emmanuel Mukam cite des exemples d’entreprises internationales qui ont prospéré à l’international, grâce à une politique de soutien à l’industrie nationale. Ce constat souligne l’importance d’une stratégie de développement intégrée qui valorise le savoir-faire local.

Sapeur-pompier après l’incendie…

Il est cependant crucial de se demander pourquoi Mukam n’a pas exprimé ces préoccupations plus tôt. Pendant des années, il a bénéficié des privilèges associés à son statut, et son silence sur les dérives du régime. Ce qui peut être perçu comme une complicité tacite. Ce revirement à 180 degré soulève des questions sur l’authenticité de son engagement envers le développement du pays.
Est-ce un véritable cri de cœur, ou juste une réaction tardive motivée par un sentiment de frustration face à un régime qu’il a longtemps servi ?

Introspection sur le rôle que chacun a joué dans le régime…

Les déclarations d’Emmanuel Mukam, bien que pertinentes, révèlent une dichotomie entre ses expériences passées et ses critiques actuelles. Si son appel à la volonté politique et au soutien des entreprises nationales est légitime, il est nécessaire de reconnaître que le changement ne viendra pas seulement de la critique, mais également d’une introspection sur le rôle que chacun a joué dans le système en place. Le Cameroun a besoin de leaders qui, au-delà des discours, s’engagent activement à bâtir un avenir meilleur pour leur pays.

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