Décidément, la locomotive de l’Afrique centrale attire les talents… enfin, c’est ce que l’on nous fait croire. Alors que l’élection présidentielle d’octobre approche à grands pas, le palais d’Etoudi semble avoir déniché la perle rare pour gérer la communication du candidat-président : une certaine Nadia Murte, qui nous vient des Antilles.

Le Cameroun, terre de mission pour communicants en mal d’exotisme

Par Thomas Tankou______________

L’information bruisse depuis quelques jours, et les réseaux sociaux s’enflamment. Nadia Murte, présentée comme la nouvelle messie de la communication présidentielle, débarque à Yaoundé auréolée d’un CV… disons, éclectique. Pigiste pour quelques obscurs journaux en ligne, collaboratrice occasionnelle de Franck Louvrier (l’homme qui murmure à l’oreille des maires de La Baule), et accessoirement, assistante de Jean-Yves Le Drian lors de la campagne Macron. Rien que ça !

On se demande bien ce qui a pu motiver un tel choix. Serait-ce le charme envoûtant des plages de sable fin antillaises ? Ou peut-être l’expertise inégalée de Madame Murte en matière de communication de crise ? La vérité est sans doute plus prosaïque.

Il semblerait que Samuel Mvondo Ayolo, l’incontournable Directeur du Cabinet Civil, ait joué les entremetteurs. Après avoir organisé une rencontre fortuite entre Biya et Sarkozy à Paris en juillet 2024, il aurait glissé le nom de Nadia Murte à l’oreille du Président. Un service entre amis, en quelque sorte. Et voilà comment une journaliste pigiste se retrouve propulsée au cœur de la communication présidentielle au Camerounais.

Mais au-delà de l’anecdote, cette nomination soulève une question essentielle : que penser du mépris affiché par l’entourage présidentiel à l’égard des journalistes et communicateurs camerounais ? Des professionnels talentueux, compétents, et surtout, connaissant parfaitement les réalités du terrain. Mais non, il faut croire que le Cameroun n’est pas assez « glamour » pour ses propres enfants. Il faut faire venir des « experts » de l’extérieur, des sauveurs autoproclamés, pour nous expliquer comment communiquer dans notre propre pays.

Alors, merci Monsieur le Président, merci Messieurs les conseillers. Grâce à vous, le Cameroun continue de briller comme une terre d’opportunités… pour les autres. Et pendant ce temps, les talents locaux, eux, continuent de ronger leur frein, en attendant que l’on daigne enfin leur accorder la reconnaissance qu’ils méritent. Mais après tout, c’est bien connu, nul n’est prophète en son pays. Surtout quand il a pour nom Cameroun.
Pleure Ô pays bien aimé…

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