L’Hôpital Régional de Bafoussam est au cœur de discussions animées concernant la gestion des poches de sang. Bien que le principe général stipule que le sang ne se vend pas, des nuances dans la pratique soulèvent des questions éthiques et humaines.
Controverses autour de la gestion des poches de sang
(*) Par Eric Vareni_____________
Une gestion complexe des dons…
Dans le cadre de la transfusion sanguine, il est essentiel de comprendre que les compensations offertes aux donneurs ne devraient pas être perçues comme une vente. Les rares cas où des donneurs choisissent de convertir ces compensations en argent ne doivent pas occulter l’essence même du don : un acte altruiste et solidaire.
Cependant, dans l’entourage du nouveau directeur de l’hôpital qui a pris service il y a 33 jours exactement, on apporte des clarifications quant aux coûts associés aux poches de sang. Selon ces déclarations, le prix d’une poche de sang total est fixé à 19.000 Francs Cfa, nécessitant deux donneurs pour remplacement. Cette pratique soulève des interrogations sur la transparence et la gestion des ressources sanguines, en particulier lorsque certaines poches s’avèrent impropres à la transfusion, malgré les analyses effectuées.
Pour plus de détails, voici le coût en vigueur d’une poche 500 cc de sang à l’hôpital regional de Bafoussam, tel que pratiqué avant sa prise de service.
- sang total: 19.000 Francs Cfa et deux donneurs pour remplacement.
- sang concentré de globules rouges: 25.000 Francs Cfa et deux donneurs de remplacement
- sang concentré de plasma frais ou congelé : 25.000 Francs Cfa sans donneurs de remplacement.
- sang concentré plaquettaire: 25.000 Francs Cfa sans donneur de remplacement.
- sang total sans aucun donneur: 51.000 Francs Cfa, donc 19.000 Francs Cfa + 16.000 Francs Cfa pour chacun des donneurs manquant.
- sang chez les sujets sous dialyse: 19.000 Francs Cfa + un seul donneur de remplacement.
Bon à savoir : Au cours des collectés volontaires de sang dans une communauté, comme c’est le cas actuellement à l’occasion de la semaine d’activités du 20 mai, nous donnons à chaque donneur volontaire, - une boîte de lait concentré
- 1,5 litre d’eau
- 1 litre de jus frais
- 1 plat de nourriture.
NB: certains donneurs volontaires souhaitent parfois convertir cet accompagnement en argent.
Les défis de la collecte sanguine…
Il est également important de noter que, lors des collectes de sang, la motivation des donneurs doit être préservée. L’hôpital offre des compensations telles que des boîtes de lait concentré, de l’eau, des jus frais et des repas. Bien que ces gestes soient appréciés, certains donneurs expriment souvent le souhait de convertir ces aides en argent, ce qui pose la question de la perception du don dans la communauté.
Les enjeux humains sont au cœur de cette gestion. Chaque poche de sang représente une vie potentiellement sauvée. Et il est impératif que les pratiques de l’hôpital reflètent cette responsabilité. Le sang, bien qu’associé à des coûts, doit avant tout être considéré comme un bien précieux, dont la gestion nécessite compassion et éthique.
Vers une meilleure compréhension…
Les clarifications du directeur sont un pas vers une transparence nécessaire, mais elles doivent s’accompagner d’une réflexion plus profonde sur le rôle des donneurs et la valeur du sang. La santé publique repose sur la confiance entre les donneurs et les établissements de santé. Il est crucial de restaurer cette confiance en veillant à ce que chaque donneur se sente valorisé et respecté dans son geste.
La team management de l’hôpital régional de Bafoussam conduite par Dr Jean-Marie Ndjip, le nouveau Directeur doit continuer de travailler sur une gestion humaine et éthique des poches de sang, en mettant l’accent sur l’importance des dons et en évitant la perception d’une commodification du sang. En fin de compte, la santé et la vie des patients dépendent de cette approche équilibrée et respectueuse.
(*) Source : Quatrième pouvoir
