L’article que nous avons publié en cette fin de matinée a déclenché une subite levée de boucliers. Des réactions aussi diverses que spontanées sont parvenues à notre rédaction. Les unes pour louer notre esprit d’investigation et le caractère humain de notre approche, les autres pour en savoir davantage. Relativement à l’épée de Damoclès suspendu sur la tête de certaines élites.

Une dangereuse guérilla mystico-juridique en latence

Par Thomas Tankou avec Cyprien Afana______________

Sous le regard si non complice, du moins comparse des autorités administratives de la région l’Ouest, deux camps se forment qui s’apprêtent à se lancer dans un duel fratricide dans le département du Ndé.

Nos reporters ont identifié d’une part certains notables qui jusque-là entouraient le défunt roi des Bazou, et qui selon certaines confidences l’avaient enveloppé dans un épais rideau de nuages.

Dans une note non datée, dont Le Héraut National tient copie, ces derniers infligent à des élites du groupement, des sanctions de deux ans de suspension d’activités dans les milieux Bazou du Cameroun et une amende de 9 chèvres, entre autres.
Ces sanctions vont notamment à l’encontre de Emmanuel Bankakio, président du Conseil supérieur Bazou de Douala ;
Tchitcha Rénovation ;
Nougong Olivier et bien d’autres.

Ce conflit latent se profilant entre deux camps opposés, exacerbe les tensions déjà perceptibles au sein de la communauté Bazou du Cameroun et de la diaspora.
Sous le regard si non complice, du moins comparse des autorités administratives locales.
Des notables, regroupés autour de figures influentes, ont décidé de faire valoir leur mystérieux pouvoir par le biais de sanctions controversées.

Les acteurs en présence…

D’un côté, nous avons les notables, dont :

  • Feuh Tchentchou Yatchoua
  • Tankoua Isaac
  • Touotchapp
  • Feuh Yogui Tchuisseu
  • Feuh Defo Ko’o Nya
  • Tayou Bougui
  • Feuh Yongouo
  • Ngah
  • Feuh Nguebou
  • Teikep
  • Feuh Noutsi Djamen Blaise
  • Feuh Fondio

Ces figures traditionnelles ont pris la décision de suspendre les activités de plusieurs élites du groupement, infligeant une amende symbolique, mais lourdes de signification, de 9 chèvres et une suspension de deux ans à Emmanuel Bankakio, président du conseil supérieur Bazou de Douala. Ainsi qu’à d’autres membres influents tels que Tchitcha Rénovation, Nougong Olivier, Nza Mebatgoup Ange, Nza Mekep Kemajou Augustin, et bien d’autres figures reconnues pour leurs actions en faveur du développement du groupement Bazou.

Ces décisions, selon leurs auteurs, sont justifiées par des accusations d’organisation de funérailles à Douala et de perturbation des rites traditionnels.

Accusations et contestations…

Ces notables reprochent aux sanctionnés de ne pas avoir respecté les us et coutumes de la chefferie.
Mais les intéressés contestent la légitimité de ces sanctions. Ils dénoncent le caractère clientéliste de certains notables signataires, accusés de vivre de chantage et de flagornerie et de sorcellerie. Ils sont d’ailleurs décidés d’ester ces derniers en justice au cas où ils ne mettent pas un terme à leur entreprise de nuisance.
Ce climat de méfiance et de bras de fer soulève des questions sur les véritables motivations derrière ces actions, qui semblent davantage dictées par des intérêts personnels que par un souci de développement collectif ou de la préservation des valeurs traditionnelles.

Des décisions qui ne cadrent pas avec les us et coutumes…

La situation prend une tournure surprenante lorsque les sanctionnés découvrent leur punition sur les réseaux sociaux. Une pratique inhabituelle dans un contexte où les dignitaires sont traditionnellement discrets. Ce choix de communiquer publiquement révèle une rupture dans les codes de la chefferie traditionnelle Bamileke en général et plus particulièrement de Bazou, où l’anonymat et la discrétion devraient être de mise.

Menaces et réactions…

Face à ces sanctions d’un autre genre, les élites ciblées menacent à leur tour de porter l’affaire devant les juridictions camerounaises. Appelant ainsi les autorités administratives et traditionnelles à prendre conscience du chaos qui se profile à Bazou.
Cette escalade de tensions pourrait avoir des conséquences graves pour la cohésion sociale et le développement du groupement. La crainte d’atteintes mystiques, brandie par certains notables, ajoute une dimension ésotérique à ce conflit. Ravivant ainsi des peurs anciennes au sein de la communauté.

Des notables véreux…

Dans ce contexte, la lutte pour le pouvoir au sein de la chefferie Bazou, à l’heure de la transition dynastique, met en lumière des problématiques plus larges liées à la gouvernance, au développement et à la manipulation des élites par des notables véreux.
Il est impératif que les autorités locales interviennent pour mettre un terme à cette dynamique conflictogene, afin de restaurer la confiance et favoriser un environnement propice au développement durable du groupement Bazou.

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