Tous les schémas tracés par le régime crépusculaire de Yaoundé ont été déjoués, contre toute attente. Si non à ce jour, la branche légale du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun serait conduite par des dissidents qui ont finalement quitté le navire. L’exemple de ce qui se passe aujourd’hui à l’Upc, au Pcrn…en est tristement évocateur. Le leadership du Mrc a vu net et a tranché sec. Par anticipation !

Une décision stratégique prise par Maurice Kamto dans la douleur

Par Thomas Tankou____________

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), a pris une décision stratégique majeure en 2020 en boycottant les élections municipales et législatives. Cette décision, bien que controversée, et mal perçue par certains militants qui avaient déjà ficelé leur propre agenda, a été largement comprise par les Camerounais, comme une réponse réfléchie aux manœuvres du régime en place. Pour preuve le taux d’abstention à ces élections couplées a été historiquement élevé.

Le plan de régime de Yaoundé…

Depuis plus de quarante ans, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) a mis en œuvre des techniques élaborées pour truquer les résultats électoraux. Le régime a développé un système de contrôle qui inclut la manipulation des résultats, le harcèlement des opposants, et des promesses de postes à des acteurs politiques afin de diviser l’opposition. Ces pratiques ont permis au parti assis sur le pouvoir de maintenir une emprise sur la politique camerounaise, malgré les revendications répétées d’équité et de transparence.

La stratégie de division…

En 2020, et comme à son habitude, la stratégie du Rdpc était de parvenir à la division du Mrc, après les résultats des élections couplées. En récupérant quelques élus pendant que la direction du parti serait empêtrée dans les procès post-électoraux, consécutifs aux fraudes évidentes dans certaines circonscriptions.
Une stratégie de division en offrant à Kamto et au Mrc des sièges symboliques, pour ainsi déstabiliser le parti. Toute chose permettant au régime de présenter à la communauté internationale une façade de pluralisme tout en maintenant le contrôle du jeu démocratique.

La réaction aussi bien subite, qu’inattendue de Maurice Kamto…

Anticipant sur cette manœuvre, Kamto a pris la décision de récupérer tous les dossiers des candidats investis par son parti avant d’annoncer le boycott. Si non malgré la décision de la team management du Mrc, des candidats comme Célestin Djamen, Michelle Ndoki et consorts devaient bravé la décision et participer à ces élections. Ce qui devait être du goût du pouvoir.
Cette démarche a permis de préserver l’intégrité du Mrc face aux tentatives de cooptation et de débauche en tous genres. En refusant de participer à ces élections, le Mrc a non seulement évité de se faire instrumentaliser, mais a également renforcé sa position en tant qu’alternative sérieuse au régime. Pour preuve, depuis plus de sept ans, le parti de Kamto tient le tempo de la météo politique au Cameroun. Sans député, maire ou même conseiller municipal…

Les conséquences du boycott

Le boycott des élections de 2020 a été un tournant décisif pour le Mrc. Contrairement à d’autres partis comme l’Upc, le Sdf ou le Pcrn, qui ont accepté de jouer ce jeu du pouvoir et sont progressivement marginalisés, le Mrc a choisi de ne pas compromettre ses principes. Cette position a permis au parti de rester cohérent et de maintenir voire grimper dans le soutien populaire.

La résilience du Mrc…

Aujourd’hui, le parti de Kamto demeure une force politique incontournable à l’heure du combat pour l’alternance au Cameroun. En grande partie grâce à son refus de participer à des élections jugées inéquitables. La décision de boycott a renforcé l’esprit de résistance et de résilience au sein du parti et a permis de mobiliser un soutien populaire contre les traditionnelles pratiques antidémocratiques que le Rdpc a érigées, depuis 43 ans, en mode de conservation du pouvoir.

Dejouer les bases manœuvres du régime…

Le boycott des élections municipales et législatives de 2020 par le Mrc, est resté en travers de la gorge du pouvoir de Yaoundé. Ceci illustre une opposition réfléchie et stratégique face aux manœuvres du régime. En refusant de s’engager dans un processus électoral truqué, le Mrc a non seulement préservé son intégrité, mais a également jeté les bases d’une opposition politique plus solide et résiliente au Cameroun. Les leçons tirées de cette expérience sont précieuses pour les futures luttes pour la démocratie et la transparence dans le pays.
La véritable équation à plusieurs inconnus est que, jusqu’à ce jour, la révision consensuelle du code électoral réclamée à cor et à cris, par l’opposition et les acteurs de la société civile reste attendue. Le régime du nonagénaire de Yaoundé continue de multiplier des arguties et des subterfuges, visant à contourner la constitution du Cameroun et la loi électorale.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

8 − 2 =