L’association “Kwemtche”, une organisation à caractère mémoriel, vient de produire un film documentaire profondément édifiant, qui bouleverse les habitudes.
A l’effet d’interpeller la communauté nationale et internationale. Éclairer les populations du département de la Menoua, plus particulièrement ceux de l’arrondissement de Penka Michel, sur certains aspects obscurs, concernant une figure bien connue de la lutte nationaliste au Cameroun.
Penka Michel, une figure controversée du nationalisme à l’Ouest Cameroun
(Première épisode)
Par Thomas Tankou______________
Ce travail mémoriel produit par le Pr Charles Soh et son équipe pour le compte de l’association “Kwemtche”, ce qui veut dire “Rappelle-toi” en langue Ngemba.
Cinq groupements disséminés dans quatre départements de la région de l’Ouest, ont en partage l’usage de cette langue. Bafounda, (Bamboutos) ; Bameka, Bamendjou (Hauts-plateaux) ; Bamougoum (Mifi) et Bansoa (Menoua).
Une appellation qui interpelle…
Le terme “Kwemtche”, signifiant “Rappelle-toi” en Ngemba, évoque l’importance de la mémoire dans la construction de l’identité collective. Dans quatre départements de la région de l’Ouest, cette langue est un vecteur de culture et de souvenirs partagés.
Penka Michel, unique unité administrative du Cameroun portant le nom d’un individu, est un symbole de la complexité de l’histoire coloniale.
Un passé sombre…
Surnommé “Ssà Nde’ek”, ou “Blanc à la peau noire”, Penka Michel est souvent perçu comme un traître, en raison de sa loyauté envers l’administration coloniale et de sa cruauté envers ses compatriotes. Initialement membre actif de l’Union des Populations du Cameroun (Upc), il est devenu un agent double, trahissant ainsi la lutte pour l’indépendance au profit des colonisateurs, dont il est finalement devenue un fervent serviteur.
La ruse coloniale…
Ce documentaire met en lumière la stratégie insidieuse des colonisateurs, qui ont su retourner les Camerounais les uns contre les autres. En manipulant des figures comme Penka Michel, ils ont créé un climat de méfiance et de division, exacerbé par des rivalités internes. Cette approche a permis aux colonisateurs de maintenir leur contrôle, tout en affaiblissant la lutte pour l’indépendance.
Un appel à la réflexion…
Ce premier épisode d’une série d’articles sur le sujet qui sous-entend le film documentaire, soulève des questions essentielles sur la mémoire, l’identité et la réconciliation. En revisitant le passé, l’association “Kwemtche” invite chacun à réfléchir sur les leçons que nous pouvons en tirer pour l’avenir. La lutte pour l’indépendance ne se limite pas à des héros et des traîtres, mais s’inscrit dans un contexte complexe où la manipulation et la trahison ont laissé des cicatrices profondes.
Le documentaire ouvrira certainement un débat nécessaire sur la manière dont nous percevons notre histoire et les figures qui l’ont façonnée. L’avenir du passé, comme l’affirme cet engagement mémoriel, doit être éclairé par une compréhension profonde de notre héritage collectif et des défis qui en découlent. À suivre…