Depuis qu’il a été porté à la tête de la Banque des États de l’Afrique Centrale, Yvon sana Bangui est décidé d’apporter à l’institution financière sous régionale un souffle nouveau. Le nouveau Directeuur de la Beac, a lancé une stratégie audacieuse visant à régionaliser les marchés des biens et services au sein de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac).
La Stratégie de régionalisation de la Beac et ses impacts sur l’economie de la zone Cemac
(*) Par Thomas Tankou_____________
Avec l’orientation de 90 % des appels d’offres vers des entreprises régionales. Cette initiative promet de transformer le paysage économique de la région. Nous nous penchons ci-dessous sur les implications de cette stratégie. En mettant particulièrement l’accent sur la réduction du flux des capitaux vers l’extérieur et l’augmentation de la masse monétaire en circulation.
La régionalisation des marchés : Une Opportunité pour l’économie locale..
La stratégie de la Beac vise à stimuler la croissance économique en injectant des ressources dans les économies locales. En favorisant les entreprises régionales, la Beac non seulement soutient la création d’emplois, mais également la stabilisation et l’augmentation de la masse salariale en circulation dans la zone Cemac. Cela réduit la dépendance des économies locales vis-à-vis des importations et contribue à une meilleure résilience face aux chocs économiques externes.
Réduction du flux des capitaux vers l’extérieur…
L’un des enjeux majeurs pour les économies de la Cemac est la fuite des capitaux. Historiquement, une part significative des dépenses publiques et des investissements a été absorbée par des entreprises internationales, entraînant un transfert de richesses à l’extérieur. Avec la nouvelle politique de la Beac, le paysage change radicalement. En dirigeant les appels d’offres vers des entreprises régionales, la Beac s’efforce de garder les ressources financières au sein de la région.
Cette approche favorise une circulation des capitaux plus dynamique à l’intérieur de la Cemac. L’augmentation des contrats attribués aux entreprises locales implique que les bénéfices générés par ces projets restent dans la région. Augmentant ainsi la masse monétaire disponible tout en stimulant la consommation locale.
Impact sur la masse salariale et l’economie locale…
La régionalisation des marchés a des répercussions directes sur la masse salariale. En favorisant les entreprises locales, la Beac contribue à la création d’emplois stables et à l’amélioration des conditions de travail. Cela signifie non seulement plus d’emplois, mais également des salaires plus élevés, car les entreprises, en pleine croissance, cherchent à attirer et retenir les talents.
Économie circulaire et autonomie économique…
Cette augmentation de la masse salariale se traduit par un effet multiplicateur sur l’économie locale. Les salaires plus élevés entraînent une hausse de la consommation, ce qui stimule davantage les entreprises locales. En conséquence, cela crée un cercle vertueux où l’économie régionale devient de plus en plus autonome. Les ressources restent dans la Cemac et circulent entre les différents acteurs économiques, renforçant ainsi la résilience de la région face aux crises économiques globales.
Partenariats stratégiques et transfert de compétences…
Un autre aspect fondamental de la stratégie de la Beac est la promotion de partenariats entre entreprises régionales et internationales. En encourageant ce type de collaborations, la Beac vise à renforcer l’expertise locale par le transfert de compétences et de technologies. Cela permet aux entreprises locales de se positionner non seulement comme des fournisseurs, mais aussi comme des acteurs clés dans des projets d’envergure.
Savoir-faire local et leadership…
La Beac insiste sur l’importance du leadership local dans ces partenariats. En plaçant les entreprises locales au centre des projets, la région s’assure que le savoir-faire et les compétences acquises restent ancrés dans la Cemac. Ce processus contribue à bâtir une base solide pour une croissance durable, permettant aux économies locales de se développer de manière autonome et compétitive.
Un tournant majeur pour l’économie de la zone Cemac…
La nouvelle stratégie de la Beac représente un tournant majeur pour l’économie de la Cemac. En réduisant le flux des capitaux vers l’extérieur et en augmentant la masse salariale, la Beac ouvre la voie à une économie plus résiliente et autonome. Les projets d’infrastructure en cours témoignent de l’engagement de la Beac envers le développement endogène, tout en renforçant les capacités locales. En fin de compte, cette initiative pourrait bien être la clé d’une croissance inclusive et durable pour l’ensemble de la sous-région.
(*) Source@beac
