L’élection d’un Mauritanien à la présidence de la Banque Africaine de Développement (Bad) marque un tournant significatif pour l’institution panafricaine et met en exergue les qualités qui l’ont propulsé au sommet d’une des banques de développement les plus influentes du continent. Et au-delà…
Sidi Ould Tah porté au pinacle : la force tranquille
(*) Par Dieu Béni Yambele Kounke_____________
Né le 31 décembre 1964 à Mederdra, le nouvel homme fort de la Bad, est un homme politique et économiste mauritanien. Il était jusqu’alors président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea).
Un parcours exceptionnel…
Sidi Ould Tah a su se démarquer grâce à une expérience riche et diversifiée. À la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), il a démontré ses compétences en matière de gestion financière, faisant croître le volume des approbations annuelles de manière exponentielle. Sa capacité à transformer une institution en difficulté en un acteur majeur du financement en Afrique a été un atout majeur dans sa campagne.
En affichant des résultats concrets, tels qu’une réduction des créances douteuses et une notation de crédit élevée, il a su établir sa crédibilité auprès des actionnaires de la Bad.
Réseaux diplomatiques et alliances stratégiques…
Un autre facteur-clé de son succès réside dans son habileté à naviguer dans les réseaux diplomatiques. Profitant des récents liens renforcés entre la Mauritanie et d’autres pays arabes, Ould Tah a su rallier des soutiens cruciaux, notamment grâce à l’influence de l’Arabie saoudite. Cette capacité à créer des alliances a été cruciale dans un contexte où la Bad doit renforcer sa position sur la scène mondiale, en attirant des investissements extérieurs.
Vision stratégique et engagement envers le développement…
Ould Tah se présente comme un catalyseur entre l’Afrique et le monde arabe, ce qui pourrait s’avérer bénéfique pour la Bad. Sa vision à 360° des enjeux de développement, acquise lors de ses précédentes fonctions ministérielles, lui confère une compréhension approfondie des défis auxquels fait face le continent. Son programme «Les quatre points cardinaux» propose une approche innovante pour réformer l’architecture financière africaine, transformer le dividende démographique en opportunités économiques, et mobiliser des capitaux à grande échelle.
Un style de leadership distinct…
Le style de leadership de Sidi Ould Tah contraste avec celui de son prédécesseur, Akinwumi Adesina, qui était plus démonstratif. Ould Tah adopte une approche plus réservée, ce qui pourrait lui permettre de naviguer dans les complexités politiques de l’institution avec plus de prudence.
Sa volonté de bâtir sur les succès de ses prédécesseurs tout en cherchant à réorienter la stratégie décennale en fonction de ses priorités montre une flexibilité nécessaire pour s’adapter aux réalités changeantes du développement en Afrique.
Résultat d’une combinaison de compétences…
L’élection de Sidi Ould Tah à la tête de la Bad n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une combinaison de compétences exceptionnelles, d’une vision claire et d’une capacité à établir des alliances stratégiques.
Alors que la Bad se prépare à relever de nouveaux défis, la présidence de Ould Tah pourrait marquer une étape importante dans son évolution, ouvrant la voie à une plus grande mobilisation des ressources et à une amélioration des conditions de vie en Afrique. Le monde observera avec intérêt comment ce leader pragmatique mettra en œuvre sa vision pour l’avenir du développement africain.
(*) Correspondance à Abidjan pour Le Héraut National)