Dans la plateforme d’alliance signé en 1997, Bello Bouba et Issa Tchiroma avaient décidé de soutenir Paul Biya sur la base d’une feuille de route arrêtée de commun accord. Chacune des parties étant tenue de respecter ses engagements.
Mais depuis plus de quatorze ans, Paul Biya est devenue inaccessible, pour des raisons incompréhensibles.
Les raisons profondes d’une rupture programmée
Par Thomas Tankou_____________
Dans un contexte politique déjà délicat, les récentes déclarations d’Issa Tchiroma, ancien ministre et un des piliers de l’alliance formée en 1997 avec Bello Bouba, met en lumière une crise de confiance profonde au sein du gouvernement camerounais.
Les ministres du Grand Nord, qui avaient jadis consenti à soutenir Paul Biya sur la base d’un accord mutuel, expriment désormais leur frustration face à un président devenu inaccessible.
Un accord sur des bases fragiles…
Lors de la signature de la plateforme d’alliance en 1997, les deux leaders avaient convenu d’une feuille de route précise avec Paul Biya et le Rdpc. Cette dernière stipulait que chaque partie était tenue de respecter ses engagements, garantissant ainsi une gouvernance collective. Bien plus, lors des rencontres régulières les différentes parties prenantes devaient évaluer l’évolution dudit accord. Cependant, avec le temps, Paul Biya semble s’être unilatéralement retiré de la scène politique, laissant ses alliés dans l’incertitude. Leurs préoccupations, relayées par Tchiroma dans une vidéo qui fait le tour de la toile, soulignent une fracture avec le pouvoir.
Le poids des incertitudes…
La déclaration de Tchiroma met en exergue un phénomène inquiétant : l’émergence de « décisions prises dans l’ombre ». Les ministres dénoncent la gestion des affaires publiques par des conseillers et des clans familiaux, sans aucune possibilité d’interaction avec le président. Cette situation a crée une atmosphère de méfiance et d’exclusion, où la voix des alliés du Grand Nord est étouffée. Tchiroma conclut avec force : « Je n’ai même pas la possibilité d’aller demander à mon partenaire ce qui se passe. »
Accaparement du pouvoir…
Loin d’être un simple problème de communication, cette crise révèle un accaparement du pouvoir par des cercles restreints autour de Paul Biya. La délégation permanente de signature au Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngo Ngo, en est une illustration frappante. Ce dernier, devenu un acteur central, semble orchestrer les décisions politiques, reléguant le président à un rôle de figure de proue sans réel pouvoir décisionnel.
Une rupture inéluctable…
Ce climat de suspicion et de mécontentement parmi les ministres du Grand Nord est un signe révélateur d’une rupture programmée. Les alliés de Paul Biya, qui ont longtemps cru en la pérennité de leur alliance, commencent à remettre en question la viabilité de leur engagement. La capacité d’exiger des réponses et de participer activement à la gouvernance fait désormais défaut, rendant leur position intenable.
En somme, la situation actuelle au Cameroun illustre une crise de leadership où le retrait de Paul Biya et l’influence grandissante des clans au sein de son entourage rendent la collaboration avec ses alliés du Grand Nord de plus en plus intenable.
Les défections des ministres ne sont pas qu’une simple rébellion ; elles révèlent les fractures d’un système politique désormais en crise.