Sans les nommer explicitement–mais faisant référence à des figures politiques comme Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, dont les candidatures ont rompu des alliances historiques avec le pouvoir – Grégoire Owona a minimisé l’impact de ces démissions sur la base électorale de Paul Biya dans le Septentrion.

La dangereuse et contre-productive sortie de piste de Grégoire Owona

Par Thomas Tankou_____________

Le paysage politique camerounais connaît une effervescence particulière à l’approche de l’échéance électorale d’octobre prochain. Les récentes démissions de figures gouvernementales n’ont pas fini de susciter des réactions. C’est dans dans ce contexte que, Grégoire Owona, Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale et secrétaire général adjoint du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), est sorti de sa réserve pour invectiver ses collègues d’hier.

Les récentes démissions de figures historiques du régime de Yaoundé soulèvent des questions cruciales sur la pérennité du pouvoir en place. Au milieu de cette tourmente, Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, s’est distingué par une déclaration qui mérite d’être examinée de près.

Un Discours entre flagornerie et mépris…

Sans nommer explicitement des personnalités comme Bello Bouba Maïgari ou Issa Tchiroma Bakary, Owona a néanmoins insinué que ces figures, qui ont rompu avec le pouvoir en place, devront «rendre compte de la partielle de pouvoir qui leur a été donnée depuis 30 ans». Ce ton condescendant semble masquer une inquiétude sous-jacente : la fragilité du régime de Paul Biya face à des défections qui, loin d’être anecdotiques, pourraient bien marquer le début d’une érosion significative de l’autorité en place.

Owona, en exprimant son mépris pour ses anciens collègues, affiche visiblement une loyauté sans faille envers le régime. Son discours, bien que destiné à rassurer, ne parvient pas à dissimuler les fissures croissantes au sein du Rdpc. En minimisant l’impact des démissions sur l’électorat dans le Septentrion, il semble ignorer la réalité sur le terrain où le mécontentement à la base va croissant.

Une situation délicate pour le régime…

Les défections récentes soulèvent des questions sur la stabilité du régime. Des figures emblématiques qui ont longtemps été des piliers du pouvoir choisissent de se retirer, laissant derrière elles un vide qui pourrait à coup sûr être exploité par l’opposition.
Grégoire Owona, en tentant de recadrer ces personnalités, ne fait que masquer une inquiétude grandissante parmi les partisans du régime : la peur que le soutien populaire, si vital pour Paul Biya, ne commence à s’effriter.

La flagornerie d’Owona, bien que visant à flatter le régime, pourrait s’avérer contre-productive.
En affichant une telle assurance de façade, il pourrait involontairement alimenter le ressentiment parmi ceux qui voient leurs leaders historiques quitter le navire, laissant place à un sentiment d’abandon et de trahison.

Vers un bouleversement inéluctable…

Il est indéniable que le régime de Yaoundé traverse une période de turbulence. Les déclarations de Grégoire Owona, bien qu’elles cherchent à maintenir une image d’unité et de stabilité superficielle, révèlent en réalité un régime aux abois. La chute pourrait bien être amorcée, et les élections à venir seront déterminantes pour l’avenir du Cameroun.
Une question lancinante demeure : le pouvoir en place parviendra-t-il à reconquérir le cœur de son électorat dans un contexte de défiance croissante ? Seul l’avenir le dira.

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