Le paysage politique camerounais est en pleine effervescence, particulièrement après la récente rencontre entre Mamadou Mota, et le leader du Front Social National pour le changement (Fsnc). L’opposition camerounaise est désormais face au défi d’une sincère collaboration.

Le vice-président du Mrc rencontre Issa Tchiroma Bakary

Par Thomas Tankou____________

Cette initiative, bien qu’encore embryonnaire, soulève des attentes quant à un potentiel rapprochement entre deux figures emblématiques de l’opposition. À ce stade, il est crucial de se pencher sur l’importance d’une coalition assumée pour contrer un régime en place depuis plus de quarante ans.

Une opportunité à concrétiser…

La rencontre entre Mota et Tchiroma ne se limite pas à un simple échange entre politiciens. Elle représente un moment charnière, une possibilité de réunir des forces disparates au sein de l’opposition. Maurice Kamto, avec sa contestation des résultats électoraux, et Tchiroma, avec son expérience au sein du gouvernement, sont deux visages qui, bien que différents, partagent une frustration commune envers le régime de Paul Biya.

Face à un système qui a su se maintenir par la division, une alliance stratégique pourrait non seulement renforcer leur voix, mais aussi mobiliser un électorat fatigué par des décennies de gouvernance autoritaire.
L’enjeu est de taille : une candidature consensuelle pourrait galvaniser les soutiens et donner un élan nouveau à une opposition souvent fragmentée.

Les risques d’une division persistante…

L’histoire politique du Cameroun a démontré que la division au sein de l’opposition ne fait que renforcer le pouvoir en place. Paul Biya, fort de son expérience et de ses manœuvres tactiques, a su jouer sur les failles des partis d’opposition pour maintenir sa domination. Une opposition divisée est non seulement désarmée, mais également vulnérable aux attaques et manipulations.

Les risques sont multiples. Une fragmentation des voix pourrait mener à un éclatement des votes, rendant quasi impossible l’émergence d’un candidat capable de rivaliser avec le Rdpc. De plus, des rivalités internes pourraient nuire à la crédibilité de l’opposition, la présentant comme une entité désunie et inefficace.
Mais des analystes aguerris relativisent cette vision de la chose. Seul le peuple souverain pourrait jouer le rôle d’arbitrage face à une multitude de candidatures. L’essentiel étant la transparence du scrutin.

La nécessité d’un dialogue constructif et décomplexé…

Pour que ce rapprochement entre le Mrc et le Fsnc porte ses fruits, un dialogue constructif et décomplexé doit être instauré. Cela implique des concessions mutuelles et un engagement sincère à prioriser l’intérêt collectif sur les ambitions individuelles. Les leaders doivent être prêts à mettre de côté leurs ego et à travailler ensemble pour bâtir une vision commune.

La rencontre Mota-Tchiroma doit être le point de départ d’une série de discussions élargies impliquant d’autres acteurs de l’opposition.
Une plateforme commune pourrait ainsi émerger, offrant une alternative crédible aux Camerounais et redonnant espoir à un peuple désillusionné.

Un carrefour décisif historique…

L’opposition camerounaise se trouve à un carrefour décisif. La rencontre entre Mamadou Mota et Issa Tchiroma pourrait bien être l’étincelle d’une nouvelle dynamique. En unissant leurs forces, les partis d’opposition ont l’opportunité de redéfinir le paysage politique et de lutter efficacement contre un régime qui, depuis trop longtemps, échappe à tout contrôle.
L’heure est à la cohésion entre les différentes forces. Surtout, il est impératif que cette voie soit explorée avec détermination pour préparer le terrain en vue de la présidentielle de 2025. Le temps presse, et l’avenir du Cameroun pourrait dépendre de cette volonté collective.

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