À trois mois de l’échéance présidentielle prévue pour octobre prochain, le Cameroun se trouve plongé dans une cacophonie gouvernementale qui soulève des questions sur la stabilité et l’avenir politique du pays.
Quatres ministres de Paul Biya se déchirent pour sa communication
Par Thomas Tankou_____________
Alors que Paul Biya, le président en exercice, n’a pas encore officialisé sa candidature, le climat au sein de son gouvernement est marqué par des propos contradictoires et des tensions palpables.
Une communication gouvernementale chaotique
Deux figures clés du régime, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, et Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la Communication du RDPC, illustrent parfaitement ce désordre. Sadi évoque un scénario incertain de « 50/50 », laissant planer le doute sur l’engagement de Biya, tandis que Fame Ndongo, dans un élan de certitude, proclame que Paul Biya sera bel et bien le candidat du Rdpc. Cette dichotomie n’est pas seulement une question de communication, mais elle révèle une fracture profonde au sein du gouvernement qui pourrait avoir des conséquences profondes sur la crédibilité du régime.
Les manœuvres en coulisses…
Derrière ces déclarations publiques, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence, semble déjà orchestrer une campagne non officielle, en consultant discrètement des élites politiques, ministres membres du gouvernement. Cela soulève des interrogations : ces consultations sont-elles un signe de préparation pour une candidature imminente, ou une tentative de pallier les incertitudes qui entourent le président ? Dans tous les cas, cette stratégie apparaît comme une réponse aux inquiétudes croissantes au sein des militants et du peuple, qui cherchent des assurances quant à l’avenir de leur leader.
Appels à l’alternance et questionnement populaire…
La pression sur le régime s’intensifie, illustrée par la publication d’une lettre ouverte intitulée « Paul Biya, renoncez ! », ainsi que des appels à l’alternance qui se multiplient. Des voix comme celle de l’ancien ministre Michel Ange Angouing soulignent que ces divergences au sein du gouvernement reflètent une nécessité cruciale : celle de rassurer les militants et la population sur la présence effective de leur président. La montée des revendications pour un changement politique témoigne d’un désir croissant d’une alternative à un régime qui, au fil des années, a souvent été perçu comme rigide et peu réceptif aux aspirations populaires.
Une élection historique en perspective…
Cette élection est annoncée comme l’une des plus cruciale de l’histoire de notre pays. Un slogan qui, bien qu’optimiste, doit être tempéré par la réalité des tensions internes et des incertitudes politiques. Alors que le vice-premier ministre, secrétaire général du Rdpc, Jean Nkuete, convoque les cadres du parti pour des concertations, il est clair que le climat au sein du Rdpc et du gouvernement est loin d’être serein.
Un désordre qui ternit l’image du Cameroun…
En somme, la cacophonie au sein du gouvernement camerounais, à l’approche d’une élection dont l’issue est autant incertaine, souligne un désordre de fin de règne qui risque de ternir l’image du pays. Les contradictions entre les membres du gouvernement, les appels à l’alternance et la lutte pour le leadership mettent en lumière un régime en quête de légitimité et de direction. Dans ce contexte, le peuple camerounais, en quête de stabilité et de confiance, attend des réponses claires et des actions concrètes de la part de ses dirigeants. Une question lancinante demeure : Paul Biya saura-t-il naviguer dans cette tempête pour garantir un avenir serein au Cameroun ?
Bien malin celui qui pourra, à l’état actuel de la situation donner un reponse péremptoire.