Il ya un peu moins 72 heures l’exécutif municipal de cette collectivité territoriale décentralisée portait les couleurs du Fsnc. Après la légalisation de son parti le 7 juillet courant à la vitesse d’un éclair, le maire de cette commune est désormais issue d’une nouvelle formation politique : le All cameroonian congress (Acc). Dans la même perspective, ce parti prépare l’investiture de son candidat à la présidentielle d’octobre.
L’autre preuve qui nous vient de la commune de Pitoa dans l’Adamaoua
Par Thomas Tankou_____________
La question du mandat impératif au Cameroun suscite des débats intenses dans le paysage politique national. Selon la Constitution camerounaise, tout mandat impératif est nul. Ce qui vient de se passer dans l’Adamaoua constitue l’une des raisons raisons qui justifient cette nullité. Plus précisément en tenant compte des récents événements politiques, notamment la situation à Pitoa dans l’Adamaoua.
Le concept de mandat impératif…
On ne le dira jamais assez. Un mandat impératif désigne une situation où un élu est contraint de voter ou d’agir selon les instructions précises d’un groupe ou d’un parti. En d’autres termes, l’élu n’agit pas selon sa propre conscience, mais en fonction d’un mandat reçu. Ce concept est souvent critiqué pour plusieurs raisons.
Les fondements juridiques de la nullité…
1.Indépendance de l’élu
La Constitution du Cameroun garantit l’indépendance des élus. L’idée est que chaque parlementaire ou élu local doit agir en fonction de l’intérêt général et non en obéissant à des directives spécifiques. Le mandat impératif serait donc contraire à cette indépendance, compromettant la capacité de l’élu à prendre des décisions éclairées pour le bien de sa collectivité
2.Conformité avec les normes démocratiques…
Le principe de la démocratie repose sur la liberté d’expression et de choix. En interdisant les mandats impératifs, la Constitution camerounaise renforce le rôle de l’élu comme représentant du peuple, capable de défendre ses intérêts sans contraintes externes. Cela permet également de lutter contre la manipulation politique et le clientélisme.
Analyse des événements récents…
L’exemple du magistrat municipal de Pitoa, qui a changé d’affiliation politique en quelques jours, illustre parfaitement les enjeux liés au mandat impératif. La légalisation rapide du All Cameroonian Congress (Acc) par le ministre Atanga Nji soulève des questions sur les motivations politiques derrière cette décision. Cette manœuvre semble viser à fragmenter le vote dans la région de l’Adamaoua, où Issa Tchiroma a une forte influence.
Impact sur la politique locale…
La situation à Pitoa montre comment les changements d’allégeance au sein des collectivités territoriales peuvent être influencés par des considérations partisanes plutôt que par une réelle volonté de servir le peuple. Ce phénomène met en lumière l’importance de la nullité du mandat impératif : elle permet de préserver l’intégrité des élus face aux pressions politiques.
Indépendance des élus…
La nullité du mandat impératif au Cameroun est un principe fondamental qui protège l’indépendance des élus et garantit le bon fonctionnement de la démocratie. Les récents événements à Pitoa illustrent les risques associés à l’influence des partis politiques sur les élus locaux. En préservant l’autonomie des décideurs politiques, la Constitution camerounaise vise à assurer que les intérêts du peuple soient toujours prioritaires. Ainsi, le respect de ce principe est essentiel pour la santé de la démocratie au Cameroun.