Le rideau est tombé sur l’enregistrement des candidatures pour l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun.
Il s’est dressé un paysage politique complexe, marqué par des candidatures jugées fantaisistes.
74 candidatures enregistrées pour la présidentielle d’octobre 2025
Par Thomas Tankou__________
En même temps que l’on peut déplorer l’incapacité de l’opposition à faire chorus, il ressort que certaines de ces candidatures semblent être le fruit d’une manœuvre orchestrée par le parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), visant à fragiliser davantage cette opposition.
La multiplicité des candidatures…
Le phénomène de la présentation de plusieurs candidats par des partis politiques pose question. En effet, le Rdpc présente deux candidats, tout comme le Manidem, tandis que l’Union des Populations du Cameroun (Upc) en propose trois. Cette stratégie de dilution complique la lisibilité du choix électoral et favorise la confusion parmi les électeurs.
Un cas particulier est celui du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn), où Robert Kona brandit une ordonnance d’assignation en référé délivrée par le Tribunal de Mfou. Cette situation met en lumière les tensions internes au sein du parti, qui fait de Cabral Libii le seul interlocuteur légitime selon une décision judiciaire. Cela soulève des questions sur la gouvernance interne et les luttes de pouvoir au sein de la formation politique.
La note numéro 0000032/L/MINAT/CAB, du Ministère de l’Administration Territoriale, désignant Anicet Ekane comme le seul président du Comité de direction du Manidem, est suffisamment précise, quant au mandataire de ce parti.
La Désacralisation de la fonction présidentielle…
Au-delà de ces jeux de pouvoir, la situation actuelle met en exergue un phénomène inquiétant : la désacralisation de la fonction présidentielle au Cameroun. Alors que la démocratie devrait se renforcer, elle semble être affaiblie par des manœuvres qui visent à diviser et à fragmenter l’opposition. L’incapacité des partis d’opposition à parler d’une même voix est l’un indicateur alarmant de la santé démocratique du pays.
Un test décisif pour la démocratie…
En somme, l’élection présidentielle d’octobre 2025 s’annonce comme un test décisif pour la démocratie camerounaise. Les candidatures multiples, le rôle trouble du parti au pouvoir, et l’incapacité de l’opposition à s’unir soulignent des enjeux cruciaux. Il est impératif que les acteurs politiques et la société civile se mobilisent pour garantir un processus électoral transparent et équitable, afin de restaurer la confiance du peuple en ses institutions.