Tout en s’interrogeant : Monsieur Paul BIYA candidat ? Mais pour quoi faire ? Il arrive à donner les raisons d’une candidature inopportune et chaotique pour le Cameroun. Parce qu’aucun règne n’est sans fin, et aucun régime ne peut faire face à la fureur d’un peuple déterminé.
Quatre décennies de gestion chaotique
(*) Par Patrick Flavien Essengue__________
Après 43 ans d’un règne marqué par la mise en œuvre des politiques publiques aux antipodes de l’héritage de l’ancien régime (pays à revenus intermédiaires, pays ayant atteint l’autosuffisance alimentaire, pays ayant un système éducatif crédible, pays ayant des bornes fontaines disséminées sur l’ensemble du territoire national…), et un immobilisme devenu chronique depuis l’avant mandat 2018, du fait notamment du non exercice des missions qui incombent au Président de la République et notamment la non tenue des conseils de Ministres et du conseil supérieur de la magistrature, l’abandon des ministres, des directeurs généraux de sociétés et leurs adjoints à leurs postes de responsabilité, entre autres, à 92 ans, et après avoir abandonné le pays pendant deux mandats, deux raisons principales justifient cette candidature de trop.
1- La hantise de l’éternisation au pouvoir :
Depuis son accession à la magistrature suprême le 06 novembre 1982, Monsieur BIYA a toujours manœuvré pour demeurer au pouvoir, au détriment de l’épanouissement du peuple et de celui de bon nombre de militants du RDPC dont cette obsession à s’éterniser au pouvoir a douché les espoirs d’accession à la fonction présidentielle. Et c’est de cette même hantise à s’éterniser au pouvoir qu’est issue la lézardisation du RDPC. A ce jour, et à la veille de l’élection présidentielle, quel que soit le candidat que présentera le RDPC à la future élection présidentielle, il y aura une opposition à ce candidat au sein du RDPC.
Deux raisons peuvent justifier cette option d’éternisation au pouvoir : l’ego de Monsieur BIYA qui n’a pas intégré dans sa construction d’un régime perpétuel la préparation d’un dauphin comme l’avait fait son illustre prédécesseur et le souci d’éviter d’avoir à rendre des comptes, de son vivant, au peuple camerounais au sujet de ses errements durant ses mandats successifs.
2- De la nécessité pour les piliers de Monsieur BIYA d’échapper à la justice :
Pendant ses différents mandats, Monsieur BIYA a dirigé le pays avec des collaborateurs qui, pour la plus part, ont contribué par leur implication dans les scandales de corruption et des détournements de deniers publics, à la paupérisation du peuple camerounais réduit à la survie dans son ensemble.
Le parapluie s’étant troué, lesdits collaborateurs qui se savent ciblés, sont désormais sans repère, et de peur d’avoir à répondre de leurs malversations devant la justice, tentent de perpétuer un régime dont l’immobilisme chronique ne peut plus être officialisé à travers l’octroi d’un nouveau mandat à Monsieur BIYA. Le risque étant pour le peuple camerounais désormais sans dignité ni espoir du fait de la gestion apocalyptique du régime actuel, d’accepter de continuer à survivre au lieu de vivre et d’exister dans un pays immensément riche de son potentiel humain et de ses richesses, et surtout d’abandonner le pays à ceux qui l’ont pris en otage dans l’optique de s’enrichir à leur détriment.
A l’Armée et aux Forces du Maintien de l’Ordre (FMO), mes camarades d’armes, il est l’heure d’entrer dans l’histoire en vous désolidarisant des politiciens véreux comptables de la paupérisation du peuple camerounais pendant 43 ans, en posant des actes légaux et en prenant conscience de ce que c’est le peuple camerounais, seul souverain, que vous servez et aux côtés duquel vous devez être en toutes circonstances. Le but étant de contribuer à doter le Cameroun de dirigeants plus enclins à épanouir le peuple et non de se servir à son détriment.
Il est bon et même salutaire et courageux qu’un militaire soucieux de voir ses conditions de travail s’améliorer, appelle les partis politiques de l’opposition camerounaise à s’unir. Mais il est préférable que tous les militaires, gendarmes et policiers qui ploient sous le joug des grands Chefs << hommes d’affaires déguisés en hommes en tenue>>, lesquels sont de connivence avec l’ordre gouvernant, détournent vos primes et frais de missions, gèrent les fruits des postes fixes au mépris de la règlementation en vigueur, promeuvent l’adhésion aux cercles ésotériques, détruisent les carrières, personnalisent les textes de lois qui régissent leur Corps de métier respectif, raréfient les dotations, entre autres, prennent leurs responsabilités en posant des actes légaux et notamment en refusant de s’impliquer ou de se laisser impliquer dans des manœuvres illégales ( telles que les bourrages des urnes et autres manœuvres ayant trait à la fraude électorale) profitables aux politiciens malhonnêtes qui s’y appuient pour s’éterniser au pouvoir et s’enrichir au détriment du peuple qui croupit dans une misère qui n’est plus supportable.
A ce niveau de décrépitude de notre pays, conséquence d’un immobilisme chronique dont la pérennisation à travers l’octroi d’un nouveau mandat à Monsieur BIYA, ne saurait être actée, la peur des représailles, chers camarades d’armes, ne devrait pas supplanter le désir de changement. Ce d’autant plus que vous et moi sommes comptables du type de Cameroun que nous lèguerons à nos enfants.
(*) Correspondance particulière
Les surtitre et titre sont de la rédaction