À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre prochain au Cameroun, la scène politique s’anime autour des 12 candidatures retenus.
Mais le candidat Maurice Kamto, injustement disqualifié du scrutin reste le caïman incontournable dans la marre boueuse d’un jeu électoral sous coupe réglée.
Entre opportunisme et égoïsme des candidats au scrutin du 12 octobre
Par Thomas Tankou_____________
Parmi les candidats dans les starting-blocks, plusieurs ont déjà rencontré des responsables du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) dans l’espoir de bénéficier de leurs soutiens. Mamadou Mota, président par intérim dudit parti, vient de faire une déclaration forte : » Nous contribuerons à l’avènement de l’alternance au Cameroun… et nous connaissons nos capacités de mobilisation. »
Cependant, cette quête de soutien soulève des questions sur l’intégrité et l’authenticité de certains candidats. En effet, alors que ces derniers s’efforcent de séduire l’électorat du Mrc, beaucoup d’entre eux semblent se réjouir du sort de Maurice Kamto, le candidat injustement éliminé de la course. Ce contraste met en lumière l’égocentrisme dont font montre certains candidats qui quémandent pourtant le soutien de Kamto.
Toujours est-il que le Mrc n’a, à l’heure qu’il est donné aucune consigne pour ou contre un quelconque candidat. Le président par intérim du Mrc est ferme :
» Je voudrais clarifier que le Mrc est un parti politique structuré et discipliné, et que nous prenons nos décisions de manière collective et responsable. Nous ne prenons pas de décisions sensibles de manière unilatérale, et nous nous assurons toujours que nos actions sont guidées par les principes et les valeurs de notre parti. » Précise-t-il avant d’ajouter :
« En ce qui concerne les rumeurs de ralliement à d’autres candidats, je voudrais dire que nous n’avons donné aucune directive en ce sens. Les spéculations et les rumeurs qui circulent sont sans fondement et n’engagent que leurs auteurs.
Nous sommes concentrés sur notre mission de promouvoir la démocratie et la justice au Cameroun, et nous allons continuer à travailler pour atteindre nos objectifs. Nous invitons tous les Camerounais à se joindre à nous dans cette lutte pour un avenir meilleur pour notre pays… »
Sérine le lion du Sahel !
Un opportunisme déconcertant…
La situation de Maurice Kamto, qui a été écarté de la course malgré son large soutien populaire, semble être exploitée par certains candidats. Tandis qu’ils expriment leur soutien verbal à la lutte pour l’alternance, leurs actions révèlent une volonté d’utiliser la notoriété de Kamto à leur avantage. Cet opportunisme est non seulement déconcertant, mais également révélateur d’une absence d’éthique politique.
Les candidats qui, d’une part, se réjouissent publiquement ou sous cape de l’élimination de Kamto, tout en sollicitant son soutien de l’autre, montrent un manque de cohérence et d’intégrité. Leur approche semble davantage motivée par des ambitions personnelles que par un véritable désir de changement pour le Cameroun.
Kamto : Une figure qui restera gravé dans les annales de l’histoire politique du Cameroun…
Malgré l’injustice criante dont il est victime, Maurice Kamto demeure une figure centrale du paysage politique camerounais. Conscient de son rôle historique dans la lutte pour la démocratie et l’alternance, il ne se laisse pas abattre par les manigances de ses adversaires. Sa résilience attire encore de nombreux sympathisants, qui voient en lui un symbole de résistance.
La situation actuelle pose donc la question suivante : jusqu’où les candidats sont-ils prêts à aller pour obtenir le soutien du Mrc, tout en montrant une indifférence envers l’injustice subie par Kamto ? Cette dynamique crée une atmosphère de méfiance et de cynisme au sein de l’électorat.
Des comportements qui interrogent…
L’élection présidentielle de 2025 au Cameroun est marquée par des enjeux cruciaux, mais aussi par des comportements qui interrogent.
La quête de soutien des candidats, mêlée à leur égocentrisme, nuit à la qualité du débat démocratique. Alors que certains souhaitent se présenter comme de véritables agents de changement, leur attitude face à la situation de Kamto les trahit. Il est essentiel que l’électorat prenne conscience de ces enjeux pour faire des choix éclairés lors des prochaines élections. Toujours est-il que Kamto reste maître du jeu. N’en déplaise à Elecam et à la Conseil constitutionnel. Deux institutions qui viennent d’entrer dans l’histoire à reculons, le regard rivé vers le gain facile.