Dans un contexte où les gardiens de nos traditions sont perçus comme des figures de légitimité et de protection des valeurs ancestrales, la récente déclaration de Sa Majesté Sokoudjou Jean-Rameau, Fô de Bamendjou et l’un des plus ancien monarque en activité au monde, a résonné comme un cri de détresse pour la dignité et la responsabilité au sein des chefferies du Cameroun.
Le cri de cœur de Fô de Bamendjou : Un appel à la dignité traditionnelle
Par Thomas Tankou____________
Lors de la rencontre à Yaoundé, organisée par le ministre d’État, Sgpr, au nom du président Paul Biya, qui sollicite un huitième bail à la tête du Cameroun, plusieurs chefs traditionnels de l’Ouest ont été accusés par Sa Majesté Sokoudjou de trahison. Il dénonce un abandon de leurs villages pour des intérêts personnels, mettant en lumière une problématique essentielle : le rôle traditionnel des chefs devrait être de protéger les plus vulnérables, notamment les orphelins, les veuves et les malades, plutôt que de se compromettre politiquement.
Dans un langage dont il maîtrise seul les canons, Sokoudjou Mboda, fort de ses 72 années de règne, appelle à une prise de conscience collective. Selon lui, le soutien accordé à un gouvernement qu’il qualifie de néocolonialiste ne fait que renforcer la marginalisation de leurs propres ressortissants. « Comment pouvez-vous accepter l’invitation de ceux qui perpétuent le tribalisme et l’injustice contre votre propre ethnie ? » s’interroge-t-il.
Un appel à la réflexion…
Fô Sokoudjou ne se contente pas de dénoncer ; il appelle à une réflexion sur la dignité et l’intégrité des chefs traditionnels. Pour lui, la royauté doit être un socle de bien-être pour tous les Camerounais. Il exhorte ses pairs à se lever contre ceux qu’il qualifie de « brigands » installés à la tête des chefferies, qui, selon lui, ne représentent que des intérêts personnels au détriment de la communauté.
« Les populations doivent chasser ces traîtres, » déclare-t-il, soulignant l’urgence d’un retour aux valeurs fondamentales de la royauté, qui incluent le service à la communauté et la protection des droits des plus démunis.
Le pouvoir traditionnel comme rempart contre l’injustice…
Le discours de Sa Majesté Sokoudjou n’est pas seulement une critique des chefs traditionnels de l’Ouest, mais également un appel à la responsabilité et à l’engagement en faveur du bien-être collectif. En défendant la dignité de la royauté, il rappelle à tous que le pouvoir traditionnel doit servir de rempart contre l’injustice et la marginalisation. Cette prise de position pourrait bien marquer un tournant dans la perception et la fonction des chefs traditionnels au Cameroun, réaffirmant leur rôle crucial dans la construction d’un avenir meilleur pour toutes les filles et fils du pays.