Le 14 août 2025, la région de l’Extrême-nord a été une nouvelle fois secoué par un enlèvement tragique : 17 personnes, dont cinq enfants d’une même mère, ont été kidnappées par des hommes armés non identifiés.

Comment comprendre le silence assourdissant des autorites camerounaises

Par Thomas Tankou____________

Cela va faire maintenant une semaine que ces citoyens sont aux mains de ravisseurs, tandis que le ministre de l’Administration territoriale, habituellement prompt à réagir contre les manifestations pacifiques, reste étrangement muet comme une carpe.

Un silence incompréhensible…

Ce mutisme des autorités interroge profondément. Les Camerounais, souvent réprimés pour avoir simplement exprimé leur mécontentement, attendent de leur ministre qu’il joue son rôle de garant de la sécurité. Les promesses de répression envers les opposants résonnent désormais comme une farce face à l’inaction affichée vis-à-vis de la menace de Boko Haram.

L’histoire récente nous rappelle que lorsque des intérêts étrangers sont en jeu, les autorités agissent rapidement. En 2013, Paul Biya avait personnellement pris en main le dossier du rapt d’une famille française, mobilisant l’armée et les médias dans une campagne médiatique destinée à assurer la libération des otages.
Les millions versés aux terroristes avaient permis de libérer les sept Français, qui furent ensuite accueillis au palais de l’Unité dans une mise en scène savamment enchevêtrée.

La hargne contre les manifestants…

Ironiquement, alors que des familles camerounaises sont enlevées et menacées de mort, les mêmes autorités qui n’hésitent pas à faire usage de la force contre des manifestants pacifiques semblent paralysées. Les Camerounais, qui osent exprimer leur mécontentement face à la gestion calamiteuse des affaires de l’État, sont souvent accueillis par la violence et la répression.
La révolte des citoyens contre des injustices s’est souvent heurtée à la brutalité des forces de l’ordre, tandis que les véritables menaces terroristes continuent de prospérer.

Ce double discours est non seulement déconcertant, mais il souligne également une priorité défaillante dans la gestion de la sécurité nationale. Les citoyens s’interrogent : pourquoi cette disparité de traitement entre un enlèvement massif d’innocents et la répression systématique des voix dissidentes ?

L’incompréhensible et révoltant silence des autorités…

Le cas actuel des otages de Boko Haram qui exige une rançon de 5 millions est urgent. La pègre déclare d’ailleurs avoir déjà exécuté un des cinq enfants. Leur libération immédiate devrait servir de révélateur des véritables priorités du gouvernement camerounais. Le silence assourdissant des autorités face à ce drame est le reflet d’un système qui, au lieu de protéger la population, choisit de réprimer ceux qui cherchent à faire entendre leur voix. Les Camerounais méritent une réponse digne de l’État, une action forte contre le terrorisme, ainsi qu’un respect inconditionnel de leurs droits fondamentaux. L’heure est venue pour les autorités de sortir de leur mutisme et de prouver qu’elles sont réellement au service du peuple.