Dans son ouvrage intitulé « Précis d’économie politique », Karl Marx déclare : « La politique est fille de l’économie ». Cette phrase résume l’idée que les conditions économiques d’une société déterminent ses structures politiques et sociales. Le président du Gecam vient de dépoussiérer cette maxime. À son compte.

Coup de massue de Célestin Tawamba au régime crépusculaire de Yaoundé

Par Thomas Tankou____________

La récente déclaration du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam) met en lumière une réalité alarmante du tissu économique du pays : l’échec des politiques économiques mises en œuvre par le régime de Yaoundé depuis plus de quatre décennies.
Alors que le Cameroun se prépare pour l’élection présidentielle d’octobre 2025, il est crucial d’examiner les conséquences de cette gestion sur les entreprises et de comprendre pourquoi un changement radical s’impose.

Un bilan jugé amèrement négatif…

Depuis les années 1980, le Cameroun a connu une série de réformes économiques censées moderniser le pays et stimuler la croissance. Cependant, ces politiques ont souvent été caractérisées par une mauvaise mise en œuvre, un manque criant de vision et une incapacité à s’adapter aux réalités du marché.
Le Gecam souligne des problématiques persistantes telles que le déficit d’infrastructures, l’instabilité des cadres réglementaires et la lenteur des procédures administratives, qui continuent de freiner le développement des entreprises.

Infrastructures et réglementation…

Le manque d’infrastructures adéquates est l’un des principaux goulots d’étranglement pour les entreprises camerounaises. Les routes dégradées, l’accès limité à l’électricité et l’inefficacité des services publics entravent la compétitivité des entreprises, rendant difficile leur intégration dans l’économie mondiale. De plus, l’instabilité des cadres réglementaires crée un climat d’incertitude, dissuadant les investissements tant nationaux qu’étrangers.

Pression fiscale et difficile accès au financement…

La pression fiscale excessive est également un facteur majeur qui pèse sur les entreprises. De nombreuses Pme et grandes entreprises peinent à répondre à leurs obligations fiscales tout en tentant de maintenir leur rentabilité. L’accès insuffisant au financement, exacerbé par des pratiques bancaires souvent peu flexibles, limite davantage les possibilités d’expansion et d’innovation.

L’impact néfaste de la corruption…

La corruption endémique, un autre fléau qui mine l’économie camerounaise, nuit à la confiance des investisseurs. Les pratiques de corruption, non seulement augmentent le coût des affaires, mais elles nuisent également à l’image du pays à l’international, laissant les entreprises locales en proie à des difficultés supplémentaires.

Appel à un sursaut économique…

Célestin Tawamba, appelle à un «sursaut économique» et insiste sur la nécessité d’un changement de paradigme. Les candidats à la présidentielle doivent élaborer des programmes politiques qui répondent concrètement aux défis du secteur privé. La materialisation d’une digitalisation des services publics, d’une réforme fiscale et d’une industrialisation proactive est cruciale pour redresser l’économie.

Une nouvelle vision pour l’avenir…

Le Gecam propose une approche collaborative avec le futur gouvernement, soulignant l’importance de l’entreprise en tant que moteur de développement. Pour que le Cameroun puisse réellement évoluer vers un modèle économique durable et inclusif, il faut une rupture avec les anciennes pratiques qui se sont avérées inefficaces.

Opportunité unique pour sortir du gouffre…

L’élection présidentielle de 2025 représente une opportunité unique pour le Cameroun de tourner la page sur des décennies de politiques économiques désastreuses. Les défis auxquels font face les entreprises ne peuvent plus être ignorés. Un engagement sincère des candidats à intégrer les préoccupations du secteur privé dans leurs programmes pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour le pays, où l’entreprise est placée au cœur du développement économique. La route est parsemée d’embûches, mais avec une vision claire et des réformes audacieuses, il est possible de bâtir un avenir plus prospère pour le Cameroun.