Les débats autour du mandat impératif au Cameroun prennent une tournure déroutante, particulièrement chez les thuriféraires du régime qui s’expriment avec véhémence sur les réseaux sociaux et dans les médias

Des exclus du Sdf redescendent dans l’arène en novembre pour élire les conseils régionaux

Par Thomas Tankou____________

Alors que le pays se prépare pour élire le président de la République le 12 octobre prochain, Paul Biya convoque corps électoral le 20 novembre prochain, à l’effet d’élire les conseillers régionaux. une situation intrigante émerge : les démissionnaires et exclus du Social Democratic Front (SDF) sont convoqués pour participer aux élections régionales, malgré un mandat qui devrait être considéré comme échu, à en croire l’argumentation des caciques du Rdpc.

Un mandat élargi : Une prorogation controversée…

Le mandat des conseillers municipaux, initialement arrivé à terme l’année dernière, a été prorogé d’une année supplémentaire par le président de la République. Cette décision soulève des interrogations sur l’égalité et la transparence dans le processus électoral. Pourquoi certains conseillers municipaux, même démissionnaires, conservent-ils leur pouvoir de vote, alors que les théoriciens du chao combattent avec la dernière énergie le mandat impératif.
Cette pratique accentue la perception d’une politique du deux poids deux mesures, où les règles semblent s’appliquer différemment selon les partis politiques et les individus.

Des conseillers municipaux en campagne…

Malgré leurs statuts contestés, ces conseillers municipaux redescendent dans l’arène électorale pour élire le nouveau conseil régional. Ils bénéficient du mandat impératif, qui leur permet de conserver leur pouvoir de vote, même après avoir quitté le parti avec lequel il ont sollicité et obtenu leurs mandats auprès de la population.

Un climat de confusion politique savamment enchevêtré…

Les thuriféraires du régime, qui défendent cette situation, semblent ignorer les contradictions inhérentes à cette politique. La confusion entourant le mandat impératif révèle une fracture dans le paysage politique camerounais. Les citoyens sont en droit de se demander si ces décisions sont réellement en faveur de la démocratie ou si elles servent des intérêts du régime.

Réfléchir à une profonde reforme du système…

La question du mandat impératif pour certains conseillers et la prorogation des mandats municipaux mettent en lumière une problématique plus vaste : celle de l’égalité politique au Cameroun. Dans un contexte où les partis d’opposition sont souvent ostracisés,
il est urgent de réfléchir à une véritable réforme politique qui garantisse l’équité et la représentation pour tous.

Le climat actuel, marqué par des décisions controversées et des pratiques discriminatoires, n’est pas propice à un dialogue constructif. Il est essentiel que les acteurs politiques fassent preuve de bonne foi et cherchent à rétablir la confiance du peuple dans le processus démocratique.