Dans le grand théâtre des relations internationales, l’organisation des Nations Unies a encore une fois joué son rôle favori : celui du spectateur indigné. L’organisation a exprimé sa préoccupation face aux restrictions des libertés publiques au Cameroun. Pas plus…
Au-delà d’un conformisme de façade, les Camerounais attendent mieux des Nations Unies
Par Thomas Tankou____________
Comme souvent, les applaudissements de l’Onu semblent plus être une distraction qu’une réelle prise de position.
L’invisibilité des actions…
Commençons par le début. L’Onu ne semble jamais avoir eu vent de la fameuse convention avec Elecam. Peut-être que le contenu est trop explosif pour être dévoilé au grand public ? Ou peut-être que cela ne les intéresse pas, tout comme ils n’ont jamais bronché lorsque Elecam a décidé de garder la liste électorale nationale sous clé. Un petit coup de pouce à la transparence, n’est-ce pas ?
Et que dire de l’élimination arbitraire de la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle d’octobre prochain ? Silence radio de la part de l’Onu. Peut-être avaient-ils des réunions plus importantes à gérer, comme discuter de la couleur des chaises dans leurs bureaux.
Philémon Yang : Le président de l’ambiguïté…
Ajoutons à cela le rôle trouble joué par Philémon Yang, ce Camerounais qui se trouve être le président de l’Assemblée générale des Nations Unies. On pourrait penser qu’un compatriote aurait un certain sens de la justice, mais visiblement, la loyauté envers le Cameroun se heurte à des considérations diplomatiques. Cela laisse le peuple camerounais dans une position délicate : qui défend réellement leurs intérêts ?
Une indignation qui ne fait que en rajouter une couche à la distraction…
L’Onu, en se déclarant indignée, semble plus préoccupée par son image que par le bien-être des Camerounais. C’est comme si, dans une pièce de théâtre, le personnage principal décidait de faire un discours émouvant sur la justice tout en fermant les yeux sur les injustices qui se déroulent juste sous son nez.
Les Camerounais méritent mieux qu’une indignation de façade. Ils attendent des actions concrètes, pas des mots qui flottent dans l’air comme des promesses non tenues. Dire que l’Onu s’indigne aujourd’hui des restrictions des libertés politiques au Cameroun, c’est un peu comme un clown qui arrive après la fête pour balayer les confettis tout en se félicitant d’avoir « nettoyé » la scène.
Un appel à la réflexion et à l’action…
In fine, l’Onu ne doit-elle comprendre que les manœuvres de diversion ne fonctionnent pas éternellement ?
Les Camerounais ne sont pas dupes. Ils savent faire la différence entre un vrai soutien et une complicité souterraine, savamment enchevêtrée.
Alors, avant de s’indigner, peut-être que l’Onu devrait d’abord s’assurer qu’elle a les mains propres. Après tout, il est temps que les spectateurs de ce grand théâtre international exigent un peu de sérieux dans la pièce qui se joue au Cameroun. Alerte !