La salle de conférence de la librairie des peuples noirs ouvre ses entrailles ce samedi à l’organisation d’une rencontre d’échanges sous le thème : « Que faut-il attendre de la reconnaissance par Emmanuel Macron de la guerre et des crimes perpétrés par l’armée française au Cameroun ? »
Des universitaires camerounais commémorent la mémoire de Um Nyobe ce 13 septembre
Par Thomas Tankou____________
Il sera question de marquer d’une pierre blanche le 65ème anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobe, figure emblématique du nationalisme. Cet événement sera l’occasion pour cinq universitaires camerounais de débattre d’un sujet souvent présenté comme tabou par la France et relayé par ses suppots locaux.
Dr Jean-Marie Mollo Olinga (journaliste, historien), Pr Charles Soh (Président de l’association « Kwemtche »), Anicet Ekane (Homme politique, président du Manidem), Pr Faustin Kenne (historien) et Pr Ebale (Chef de département d’histoire à l’université de Yaoundé I), une brochette de personnalités qui vont croiser le verbe, dans un cadre chargé d’histoire.
Un crime oublié…
L’oublie est souvent présenté comme la ruse du diable
Rappelons-nous que le 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobe et quatre de ses compagnons tombent sous les balles d’une patrouille française. Selon des témoins présents sur place lors de ce crime crapuleux, Um Nyobe, connu pour son pacifisme, n’était pas armé.
Ce crime s’inscrit dans un contexte plus large, où l’armée française a mené des opérations ciblées contre des militants de l’Upc et autres leaders nationalistes entre 1955 et 1971.
La reconnaissance française…
Dans une lettre adressée au président Paul Biya en juillet dernier, Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans les violences commises au Cameroun.
Que peut signifier cette reconnaissance pour les victimes et leurs familles? Qui doit réparer les torts infligés. Autant de questions restées sans réponses de la part du dirigeant français.
Un débat nécessaire débat…
L’association « Kwemtche », une organisation à vocation mémorielle, a son idée sur la question. La reconnaissance officielle des crimes est une première étape, mais elle doit être suivie d’actes concrets. Comment la France compte-t-elle réparer les injustices? Quelles mesures peuvent être mises en place pour honorer la mémoire des victimes?
Une plateforme pour interroger le passé colonial…
La conférence du 13 septembre ne sera pas seulement un hommage à Ruben Um Nyobe, mais aussi une plateforme pour interroger le passé colonial de la France au Cameroun. Alors que la mémoire collective se construit, il est impératif que les acteurs politiques et la société civile s’engagent dans un dialogue sincère pour faire face à un héritage douloureux. Les mots d’Emmanuel Macron pourraient ouvrir la voie à une réconciliation, mais cela nécessite des actions tangibles pour honorer les martyrs de l’histoire de notre pays.