Quoique n’étant pas encore rendue dans la phase des débats, l’audience du lundi 15 septembre 2025, qui s’est tenue à Dschang, a mis en lumière des enjeux sociaux, historiques et juridiques profondément ancrés dans la mémoire collective des populations de l’Ouest Cameroun.

Le Tribunal de première instance de Dschang renvoie le procès à demain mercredi

Par Thomas Tankou_____________

Le cas de Penka Michel, figure controversée de l’histoire locale, soulève des questions cruciales sur la mémoire, la justice et la réconciliation.

## Contexte historique et social…

La présence de familles de victimes lors de cette audience témoigne de l’impact durable des actions de Penka Michel sur la communauté. Leur volonté de témoigner souligne une quête de reconnaissance et de justice qui perdure malgré le temps. La mobilisation de ces familles, vêtues de T-shirts blancs, symbolise une protestation pacifique et un appel à la justice. Cela rappelle que les blessures du passé ne peuvent être ignorées, et que la mémoire collective est essentielle pour avancer.

## Les acteurs en présence…

Maître Penka Michel, en tant que représentant des descendants de Penka Michel, a opté pour une stratégie de plaidoyer plutôt que de répondre aux conclusions par écrit. Cela pourrait indiquer une volonté de se présenter directement devant le tribunal pour défendre son cas, tout en cherchant à influencer l’opinion publique par un discours oral. En revanche, l’association « Kwemtche », qui est citée dans l’affaire se positionne comme un acteur clé dans la lutte pour la mémoire et la justice. Son rôle revêt une importance particulière, car elle s’efforce d’éclairer la situation historique tout en soutenant les populations touchées.

## Les implications juridiques…

La plainte déposée par les descendants de Penka Michel contre Vox Africa et d’autres médias soulève des questions sur la liberté d’expression et le droit à la mémoire. En demandant le retrait d’un documentaire qui éclaire un pan controversé de l’histoire, les plaignants semblent vouloir contrôler la narration autour de cette figure historique. Cela pose un dilemme : comment concilier le droit à la mémoire des victimes et la nécessité d’un débat public éclairé sur les figures historiques, même les plus controversées ?

## Prendre la mesure des enjeux…

Le renvoi de l’affaire au mercredi 17 septembre 2025, à 10 heures, permet de prendre la mesure des enjeux. Ce délai pourrait être perçu comme une opportunité pour approfondir le débat et permettre à d’autres voix de s’exprimer. La présence annoncée de nombreuses autres victimes renforce l’idée que le procès ne concerne pas seulement une personne, mais représente une lutte collective pour la justice et la reconnaissance.

## Mémoire coloniale et lutte pour l’indépendance…

L’audience du 15 septembre 2025 est révélatrice des tensions qui perdurent dans la société camerounaise autour de la mémoire coloniale et des luttes pour l’indépendance. Elle met en lumière la nécessité d’un dialogue ouvert et inclusif sur le passé, tout en respectant les droits des victimes et en permettant une réflexion critique sur les figures du passé. La quête de justice pour les victimes de Penka Michel est une démarche essentielle non seulement pour la réconciliation, mais aussi pour l’émergence d’une mémoire collective apaisée et éclairée.