Dans un contexte politique aussi tumultueux que celui que vit le Cameroun en ce moment, l’appel de Maurice Kamto aux 11 candidats de l’opposition à accorder leurs violons, pourrait sembler être une note d’espoir. Pourtant, cette mélodie d’unité se heurte à une réalité bien plus cacophonique.

Après consultations, Maurice Kamto appelle les deux candidats du Septentrion à faire chorus

Par Thomas Tankou_____________

Avec la sagesse d’un stratège devant un dilemme, le professeur Kamto exhorte les candidats choisis par Elecam pour affronter le président sortant à taire leurs égos, pour écouter le peuple. L’idée est séduisante : une dynamique populaire qui pourrait balayer le candidat du Rdpc, assis sur le pouvoir depuis plus de quatre décennies. Mais voilà, l’histoire politique du Cameroun est jalonnée de promesses d’unité qui n’ont souvent abouti qu’à des disputes internes dignes d’une série dramatique.

La paradoxe des candidats…

Ironie du sort, ces candidats, qui s’efforcent de séduire les électeurs avec des discours de changement, semblent incapables de s’accorder sur un seul point : l’importance de l’unité face à l’ordre de 82. Au lieu de s’unir pour affronter un adversaire commun, ils préfèrent se chamailler comme des enfants dans une cour de récréation, chacun brandissant son propre drapeau. Le soutien sollicité auprès d’un candidat « injustement éliminé » sonne comme un cri désespéré dans un concert de désaccords.

La Responsabilité politique : sui en est au fait responsable ?

Kamto souligne que la responsabilité incombe d’abord aux candidats. Cependant, force est de constater que cette responsabilité semble être aussi fugace qu’un mirage dans le désert. Au lieu de se transcender, les candidats semblent se perdre dans un labyrinthe d’ambitions personnelles. Ce n’est pas un « faiseur de roi » qui manque, mais plutôt une vision commune qui s’effrite sous le poids des ego.

Maurice Kamto, théoricien de la symbolique du penalty…

L’analogie qu’il fait avec le football est parlante. Si ces 11 candidats sont effectivement une équipe, ils jouent un match où le penalty de la victoire est à tirer. Mais, à l’heure actuelle, on ne sait même pas qui a le ballon. Chaque candidat semble attendre que l’autre lui laisse l’opportunité, comme si chacun espérait qu’un miracle se produise sans prise de conscience collective.

La soif de changement : un mirage ?

Les Camerounais, assoiffés de changement, méritent mieux qu’un spectacle de cacophonie dans l’opposition, ou tout au moins ce qui en tient lieu. La promesse d’un avenir meilleur ne peut se réaliser que si ces leaders politiques parviennent à harmoniser leurs voix. Mais, à ce rythme, le chœur des opposants risque de ressembler davantage à une cacophonie qu’à un hymne à l’unité.

Un ultime appel à la raison…

À moins d’un mois de cette échéance capitale, l’appel de Kamto résonne comme un ultime cri de ralliement. Mais, comme on dit, « l’union fait la force » et, pour l’instant, cette force semble bien fragile. Les candidats doivent se rappeler qu’ils ne sont pas là pour briller individuellement, mais pour servir un peuple qui en a assez des belles paroles et qui attend des actions concrètes. La balle est désormais dans leur camp, mais il reste à voir s’ils sauront marquer ce but libérateur.