En près de trois heures d’horloge, dans cette procédure en référé, le président Milang Eba du tribunal de première instance de Dschang n’a pas pu démêler l’écheveau. Contrairement à ce qu’ont pu penser quelques soutiens de la partie civile lors de l’audience de lundi dernier, l’épilogue de cette affaire est encore loin d’être franchi.

Le Tpi renvoie l’affaire au 23 septembre pour réquisitions du parquet

Par Thomas Tankou à Dschang___________

Le Tribunal de Première Instance de Dschang a renvoyé l’affaire opposant Maître Penka Michel à l’association « Kwemtche » au 23 septembre prochain. Le temps pour le parquet de déposer ses réquisitions. En près de trois heures d’audience, le président Milang Eba n’a pas réussi à éclaircir les points complexes de cette affaire, suscitant des interrogations parmi les parties présentes.

Contrairement aux rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux lundi dernier, Maître Penka Michel, le plaignant, et le professeur Charles Soh étaient bien présents lors de l’audience. Ces rumeurs laissaient entendre que la partie défenderesse avait fui le tribunal, mais cette rumeur a fondu comme du beurre au soleil avec la présence ce jour du Pr Soh au tribunal.
En présence d’une trentaine de descendants des familles des victimes tous vêtus de T.shirt blancs, qui n’ont malheureusement pas pu vivre de bout en bout le déroulement du procès , comme Ils l’auraient souhaité. Le juge ayant choisi que cette audience publique se déroule plutôt à son bureau.

L’audience s’est déroulée, en présence de deux substituts du procureur représentant le parquet.
Au cœur de cette affaire, Maître Penka Michel a introduit une plainte visant à contraindre l’association « Kwemtche » et Radio Bansoa Université à cesser la diffusion d’un documentaire qui traite des atrocités dont a été victimes les populations de Penka Michel pendant les années chaudes post indépendance.
Ce documentaire, qui a suscité de vives controverses, a été conçu, écrit et réalisé par la chaîne panafricaine « Vox Africa ». Radio Bansoa Université n’étant que co-diffuseur de ce film documentaire, qui est également présenté sur plusieurs chaînes de télévision membres de la francophonie, à l’issue d’une sélection rigoureuse.

Cette situation met en lumière les tensions qui existent autour de la liberté d’expression et de la diffusion d’informations sensibles. Les prochaines audiences s’annoncent cruciales pour déterminer la suite de cette affaire qui interpelle sur les droits des victimes et les responsabilités des médias.

Le prochain rendez-vous judiciaire du 23 septembre pourrait apporter des éléments de réponse à cette affaire complexe, marquée par des enjeux émotionnels et éthiques significatifs. Le public et les observateurs attendent avec impatience le dénouement de cette affaire, qui soulève des questions fondamentales sur le traitement des récits de souffrance et la responsabilité des diffuseurs.
Au moment où le président Macron à la suite de son prédécesseur François Hollande, a reconnu les atrocités perpétrées par l’armée française au Cameroun. Une commission d’enquête conjointe mise sur pied pour tirer au clair les responsabilités pendant cette période d’horreur a d’ailleurs remis sa copie au président Biya, il ya peu. Ce feuilleton digne des grands polars est loin d’avoir livré tous ses secrets.