La décision du Ministre d’État, Fame Ndongo, de suspendre les cours à l’Université de Garoua du 21 au 24 octobre 2025, met en lumière une dynamique de contrôle de la sécurité dans un contexte politique tendu.
Fame Ndongo ordonne la suspension des cours dans les campus universitaires
Par Cyprien Afana______________
Cette mesure, présentée comme une précaution avant, pendant et après la proclamation des résultats de la présidentielle, soulève des interrogations sur la stratégie du régime face à une possible instabilité.
Un contexte de tensions accrues…
L’annonce de la suspension des cours intervient dans un environnement déjà marqué par des tensions, notamment suite aux récents incendies survenus dans la ville universitaire de Dschang. Ces événements tragiques ont révélé la fragilité de la paix sociale et les risques d’éruptions de violence, particulièrement à l’approche d’élections.
Dans ce cadre, la décision de suspendre les activités académiques s’apparente à une réponse préventive, mais aussi à une forme de contrôle accru de la société civile. Ce qui n’est qu’une fuite en avant.
La stratégie de durcissement du régime…
L’obstination du régime à durcir le ton face aux manifestations potentielles est palpable. En optant pour des mesures conservatoires dans les campus universitaires, le gouvernement semble vouloir étouffer toute velléité de contestation avant qu’elle ne prenne de l’ampleur. Les universités, souvent considérées comme des foyers d’idées et de contestation, deviennent ainsi des espaces surveillés, où la liberté d’expression est mise à mal au nom de la sécurité.
Cette approche répressive soulève des préoccupations quant aux libertés académiques et à la place des jeunes dans le processus démocratique. En suspendant les cours, le régime montre une volonté de contrôler les espaces de débat et de réflexion, redoutant les conséquences d’un mécontentement populaire qui pourrait se manifester après l’annonce des résultats électoraux.
Implications pour l’avenir…
Cette stratégie de durcissement pourrait avoir des répercussions à long terme sur la société. En cherchant à réduire les risques de troubles, le régime risque d’alimenter un sentiment de frustration et d’impuissance parmi les jeunes, qui pourraient percevoir ces mesures comme une atteinte à leur droit à l’éducation et à la participation citoyenne.
De plus, l’approche répressive pourrait engendrer un cycle de violence, où la provocation d’un climat sécuritaire tendu pourrait inciter des réactions encore plus fortes de la part de la population. Ainsi, plutôt que de garantir la paix, ces mesures conservatoires pourraient finalement avoir l’effet inverse, exacerber les tensions et rendre la situation encore plus volatile.
Obstination du régime à durcir le ton…
En somme, la décision de suspendre les cours à l’Université de Garoua dans un contexte de tensions politiques témoigne de l’obstination du régime à durcir le ton face à une situation qu’il juge menaçante. Cependant, cette stratégie de contrôle pourrait avoir des conséquences néfastes, tant pour la stabilité du pays que pour l’engagement des jeunes dans le processus démocratique.
La véritable question demeure : jusqu’où le régime sera-t-il prêt à aller pour maintenir son autorité face à une société en quête de changement ?
