La récente note officielle du ministère des Finances à l’Administrateur du Fonds d’Entretien Routier (FER) souligne des préoccupations croissantes concernant la santé financière de l’État camerounais à l’approche des fêtes de fin d’année 2025.
Vives préoccupations sur le paiement des salaires et pensions pour novembre et décembre
Par Thomas Tankou____________
Face à une forte pression financière, le gouvernement a annoncé une suspension des débits d’office sur le compte du Fonds Routier. Une mesure exceptionnelle destinée à alléger la trésorerie et à assurer le paiement des salaires et des pensions. Dans ce contexte, les journées « villes mortes » exacerbent cette situation déjà délicate.
Tensions de trésorerie…
Le ministre Louis Paul Motaze a clairement indiqué que cette suspension vise à prioriser certaines dépenses essentielles pour l’État. Notamment les salaires, les pensions et le paiement d’une partie de la dette extérieure deviennent des enjeux cruciaux. Le montant des arriérés de la dette extérieure, qui atteint 145 milliards de FCFA, reflète l’ampleur du stress financier auquel le gouvernement doit faire face. La décision de mettre en pause les prélèvements du Fonds Routier, habituellement destinés à la maintenance des infrastructures, souligne l’urgence de la situation.
Renforcement de la trésorerie…
La lettre adressée à la Beac indique la volonté de l’État de privilégier des engagements fondamentaux, bien que cela pose des questions sur les conséquences à long terme pour le secteur routier. La suspension des financements pourrait entraîner des retards dans l’entretien d’un réseau routier déjà bien dégradé. Particulièrement en cette période de saison sèche, quand les travaux de maintenance sont généralement entrepris.
Impact des « journées villes mortes »…
Les journées « villes mortes », qui restent une forme de protestation populaire, jouent un rôle crucial dans l’aggravation de la tension économique. En paralysant l’activité commerciale dans plusieurs régions, elles compromettent la collecte de recettes fiscales et aggravent le déficit budgétaire. Chaque journée d’inactivité est un coup dur pour des entreprises déjà fragiles qui dépendent de la continuité des activités pour survivre.
Répercussions économiques…
1.Baisse des recettes fiscales : La fermeture des commerces et l’arrêt des activités économiques entraînent une diminution significative des revenus de l’État. Cette perte de recettes complique davantage la capacité du gouvernement à respecter ses engagements financiers.
2.Augmentation des Charges Sociales : Alors que le gouvernement doit continuer à verser salaires et pensions, les journées « villes mortes » augmentent la pression sur les finances publiques, réduisant ainsi les ressources disponibles pour d’autres domaines cruciaux tels que la maintenance des infrastructures.
3.Confiance des Investisseurs : La persistance des journées « villes mortes » peut également miner la confiance des investisseurs, tant nationaux qu’internationaux. Un climat d’instabilité économique et sociale dissuade les investissements nécessaires pour relancer l’économie.
Un appel à l’action…
La réponse du gouvernement par la suspension des débits du Fonds Routier indique une stratégie d’urgence en attendant un potentiel prêt d’Afreximbank. Cependant, il est crucial d’évaluer les retombées de cette démarche non seulement sur les finances publiques mais aussi sur la viabilité à long terme des infrastructures routières.
Équilibrer les engagements financiers…
La situation actuelle met en lumière le dilemme auquel fait face le Cameroun : comment équilibrer des engagements financiers urgents avec la nécessité de maintenir les infrastructures essentielles. Les journées « villes mortes », en freinant l’activité économique, aggravent cette crise déjà profonde. Une solution durable nécessitera non seulement des mesures économiques immédiates mais également une réflexion stratégique sur la gestion des ressources et la réponse aux préoccupations sociales.
