Celà va faire exactement 55 ans à la mi-janvier prochain, que l’un des derniers héros de l’indépendance du Cameroun remportait une victoire historique face à son bourreau Ahidjo. Il avait alors demandé et obtenu, comme dernière volonté, que ses yeux ne soient guère bandés lors de la fusillade.
« GRANDEUR ET MISÈRES DU NATIONALISME CAMEROUNAIS ».
C’est le thème de la conférence de presse qui sera organisée à l’occasion, au Centre culturel Ubuntu le 15 janvier prochain.
Pr Charles Soh et l’association à but mémoriel « Kwemtche » n’ont pas oublié
Par Thomas Tankou____________
Le 15 janvier 2025 marquera un moment significatif de l’histoire du Cameroun. Avec le souvenir de la mort d’Ernest Ouandié, l’un des derniers représentants du nationalisme camerounais, tombé sous les balles d’un autre dictateur, Ahmadou Ahidjo. Ce jour-là, le Centre culturel Ubuntu accueillera une conférence de presse intitulée « Grandeur et misères du nationalisme camerounais », animée par une équipe d’historiens dont le Pr Charles Soh et l’association Kwemtche, qui, par cette initiative, rappellent la nécessité de commémorer les luttes pour la liberté et la dignité au Cameroun.
Un héritage douloureux…
L’héritage laissé par des figures comme Ouandié est chargé de souffrances et de luttes pour l’émancipation. Leur combat était celui d’une nation en quête de liberté face à des dictatures successives.
Le refus de Ouandié d’empêcher ses bourreaux de bander ses yeux lors de son exécution, demandant ainsi une confrontation directe avec son destin, illustre non seulement son courage, mais surtout l’intensité de sa lutte.
Malheureusement, depuis ce temps, le Cameroun a été le théâtre d’une oppression constante. La dictature d’Ahidjo a laissé la place à un autre régime autoritaire, celui de Paul Biya, qui, malgré plus de quatre décennies au pouvoir, semble incapable de garantir les droits fondamentaux des Camerounais.
Le cas d’Anicet Ekane…
La mort en détention du président du Manidem, un homme politique à la témérité proverbiale, est un exemple tragique de la répression systématique à laquelle font face ceux qui osent s’opposer au régime. Ekane, privé de soins médicaux adéquats dans les geôles du régime de Yaoundé, représente non seulement une perte pour ses proches, mais aussi un avertissement sur le sort réservé à ceux qui prônent un changement pacifique.
Cette situation soulève des questions cruciales sur l’état des droits de l’homme au Cameroun et sur la pérennité de la démocratie. Les discours sur la réconciliation et la paix semblent vides face aux réalités souvent brutales de la détention politique et de l’absence de justice.
La résonance des luttes passées…
La conférence prévue pour le 15 janvier ne se limite pas à la mémoire de Ouandié et d’Ekane; elle est un appel à la réflexion sur le nationalisme camerounais et ses misères, mais aussi une invitation à revisiter les idéaux de liberté et de dignité. Dans un contexte où la dictature semble s’ancrer davantage, il est essentiel de rétablir la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la cause d’un Cameroun libre.
Le thème choisi pour cet événement souligne les dualités de l’histoire camerounaise, où la grandeur des idéaux nationalistes se confronte à la misère des réalités actuelles. La lutte pour la justice et l’égalité se poursuit, et il est impératif que les nouveaux mouvements de conscientisation s’inspirent de ces figures historiques.
L’héritage d’Ernest Ouandié et le souvenir d’Anicet Ekane…
Alors que le Cameroun se prépare à commémorer ces événements tragiques, l’héritage d’Ernest Ouandié et le souvenir d’Anicet Ekane devraient servir de lumière dans l’obscurité, illuminant le chemin vers un avenir où la dignité humaine et les droits fondamentaux sont respectés.
La résistance des Camerounais face à l’oppresseur doit se poursuivre, car la véritable grandeur du nationalisme camerounais réside dans sa capacité à se relever et à revendiquer ses droits. Un héritage que chaque génération se doit de défendre.
