« Notre action constante a consisté et consiste à surmonter les divisions artificielles créées par la colonisation, à décoloniser les mentalités, à transcender le passé colonial pour construire et consolider, avec les Camerounais et pour les Camerounais, le Cameroun qui va debout et jaloux de…sa liberté. »
Soliloque autour d’une sortie qui suscite la controverse.

Leurre de la décolonisation des mentalités avec Paul Biya

Par Thomas Tankou_____________

43 ans de pouvoir et de liaisons coloniales…

Après plus de quatre décennies à la tête du Cameroun, Paul Biya est souvent perçu comme un symbole de la continuité de la doctrine coloniale. Malgré les promesses de modernisation et de développement, ses multiples mandats sont marqués par une relative stagnation dans des domaines cruciaux qui touchent à l’identité nationale et à l’émancipation du pays.

Un système éducatif à revoir…

L’éducation est un pilier fondamental pour construire l’avenir et l’identité d’une nation. Pourtant, Biya n’a pas su réformer les programmes scolaires pour y intégrer l’histoire et la géographie du Cameroun. Les jeunes générations continuent d’apprendre des récits qui ne reflètent pas leur réalité, ce qui les empêche de se préparer efficacement aux défis contemporains.

La dictature du Franc CFA…

En tant que locomotive de l’Afrique centrale, un autre aspect préoccupant est l’incapacité de Biya à débarrasser le Cameroun et la sous-région du franc CFA, une monnaie qui symbolise la dépendance économique vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale. Cette situation limite la souveraineté économique du pays et maintient les Camerounais dans un système monétaire qui ne favorise guère leur développement.

Les langues nationales : Un oubli…

Malgré la richesse linguistique du Cameroun et mises à part quelques initiatives isolées, aucune langue nationale ou africaine n’est enseignée dans les écoles.Ce choix éducatif appauvrit la culture locale et empêche la transmission des valeurs et des traditions qui façonnent l’identité camerounaise.

Un silence assourdissant sur le passé colonial…

La gestion du passé colonial reste également en suspens. Après 43 ans de pouvoir, aucune commission nationale d’enquête sur les crimes commis durant la colonisation n’a été mise en place. Ce silence alimente un ressentiment et empêche la réconciliation nécessaire pour avancer en tant que nation unie.

La justice et son héritage…

Enfin, dans le domaine judiciaire, les juges et magistrats portent encore des toges et perruques inspirées des traditions occidentales. Cette continuité vestimentaire symbolise un héritage colonial qui persiste dans les institutions, renforçant ainsi l’idée que le Cameroun peine à se détacher de son passé.

La liberté d’expression : Un bémol…

Il est important de noter que, malgré ces critiques, la liberté d’expression au Cameroun est un sujet complexe, souvent diversement apprécié par les citoyens. Beaucoup expriment leur souhait de voir le pays avancer, tout en reconnaissant les risques liés à la critique du régime en place. La pluralité des opinions est essentielle dans un débat démocratique, et il est crucial que chaque voix puisse être entendue.

Volonté politique de réforme…

En 43 ans de pouvoir, Paul Biya a laissé une empreinte indélébile sur le Cameroun. Pourtant, les défis demeurent nombreux et nécessitent une véritable volonté politique de réforme. La jeunesse camerounaise mérite une éducation qui reflète son identité, une économie libérée de dépendances coloniales, et un avenir où la véritable histoire du Cameroun est codifiée, reco reconnue et enseignée.