La Beac vient d’annoncer l’introduction de nouvelles pièces de monnaie dans l’économie. Notamment des valeurs de 1 Franc, 2 Francs, 5 Francs et 200 Francs Cfa…
Cette initiative, censée améliorer les transactions monétaires, semble pourtant se dérouler dans un contexte de mécontentement croissant parmi les peuples d’Afrique centrale et de l’Ouest. En effet, alors que la pression s’intensifie sur les gouvernements pour quitter le Franc Cfa, ces nouvelles mesures pourraient bien servir à détourner l’attention des véritables enjeux socio-économiques.
Décryptage…

Des améliorations loin des attentes des peuples

Par Thomas Tankou______________

Un contexte économique préoccupant…

Réuni à Malabo le 26 mars, le conseil d’administration de la Beac a pris des décisions qui suscitent des interrogations. Le quintuplement des indemnités de session pour ses membres, le doublement des gratifications pour les agents, et l’attribution d’une prime de performance de 250% aux membres du gouvernement de la banque soulèvent des questions sur la gestion des ressources publiques. Ce traitement privilégié des dirigeants de la BEAC contraste fortement avec la réalité économique des pays de la zone Cfa, qui continuent de lutter contre la pauvreté et le sous-développement.

Une exploitation historique…

Plus d’un demi-siècle après les indépendances, les économies des pays de la zone CFA semblent toujours exploitées au profit de leurs colonisateurs d’hier.

Pacte colonial envers le trésor français…

Le trésor français prélève un taux forfaitaire de 50 % des réserves de devises des pays utilisant le franc Cfa, pour garantir sa parité avec l’Euro.
Ce mécanisme fait partie des accords de coopération monétaire entre la France et les pays de la zone franc, qui datent des indépendances

Le Franc Cfa, bien qu’il soit présenté comme un symbole de stabilité, est souvent perçu comme un instrument de dépendance économique. Les décisions de la Beac, en dépit de leur apparente modernité, peuvent être interprétées comme une tentative de maintenir le stat-quo, en favorisant les intérêts des élites au détriment des peuples d’Afrique noire francophone.

Un appel à la mobilisation…

Face à ce que des observateurs qualifient de dérives et d’injustice s, il est crucial que les citoyens des pays de la zone franc maintiennent la pression sur leurs gouvernants pour enfin obtenir une réforme réelle du système monétaire. Il est temps de mettre fin aux privilèges des seuls membres du conseil d’administration de la Beac et d’exiger une transparence sur la gestion des flux financiers. La modernisation des pièces de monnaie ne devrait pas être un simple vernis sur des problèmes réels. Mais plutôt un moyen de construire des partenariats plus justes et équitables pour les économies des pays Africains. Réduits à vivre de l’aide au développement venue de l’Occident et de plus en plus de l’Orient.

Problèmes structurels plus profonds…

Les nouvelles pièces de monnaie annoncées par la Beac pourraient être perçues comme un simple effet d’annonce, masquant des problèmes structurels plus profonds. Les populations doivent plus que jamais rester vigilantes et engagées pour faire entendre leur voix et revendiquer leur droit à une gestion économique qui profite réellement à leurs pays.