Le désordre savamment enchevêtrée au sein des membres du gouvernement n’est pas seulement épistolaire et médiatique. Le traffic s’est depuis peu déporté sur le terrain du commandement.
De plus en plus, les honneurs militaires sont rendus à certains membres du gouvernement, en violation des règles protocolaires en vigueur.
Beti Assomo recadre ses collaborateurs, sur les honneurs militaires rendus à certains ministres
Par Thomas Tankou____________
Dans une ambiance pré-électorale déjà tumultueuse, la question des honneurs militaires rendus à certains membres du gouvernement prend une tournure inquiétante. Le ministre délégué à la présidence chargé de la défense sonne la fin de la récréation. Le désordre ne se limite désormais plus seulement aux échanges épistolaires ou médiatiques, mais aussi sur le terrain du commandement.
Une situation flagrante…
La pratique des honneurs militaires, censée être réservée aux personnalités désignées par le Chef de l’État, semble être de plus en plus galvaudée. Le Mindef Beti est sorti de son calme habituel pour rappeler à l’ordre les membres du gouvernement qui s’arrogent ce privilège. Dans sa correspondance numéro 255017/LE/MINDEF/01, il rappelle que ces honneurs sont depuis un certain temps, attribués en violation des textes réglementaires, provoquant l’incompréhension et l’indignation de l’opinion publique.
« Il m’a été donné de constater que les honneurs militaires sont parfois rendus à certains membres du gouvernement… à la stupéfaction de l’opinion publique abasourdie devant ce spectacle », a-t-il déclaré.
Ce rappel à l’ordre met en évidence une méconnaissance ou un mépris des règles qui régissent ce rituel, et révèle une tendance inquiétante vers la mégalomanie chez certains responsables.
Un laisser-aller généralisé…
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large d’un gouvernement en proie à un laisser-faire généralisé. Les abus de pouvoir et le trafic d’influence semblent devenir monnaie courante, tant sur le plan administratif que militaire. Les membres du gouvernement, en quête de reconnaissance et de pouvoir, s’érigent en figures de proue, oubliant que ces honneurs ne leur sont pas dus par droit.
Cette dérive n’est pas seulement un signe de mégalomanie, mais également un indicateur alarmant d’une fin de règne annoncée.
Dans une atmosphère où les lignes entre le pouvoir et l’abus se brouillent, la confiance du public s’effrite, et la légitimité de ces dirigeants est mise à mal.
Vers une nécessaire réflexion…
Il est crucial que les autorités prennent conscience de l’impact de ces comportements sur la perception du gouvernement par les citoyens. Les honneurs militaires, loin d’être des symboles de pouvoir, doivent demeurer des marqueurs de respect et d’humilité. Il est temps de restaurer l’intégrité des institutions, de réaffirmer la nécessité de respecter les règles établies, et de mettre fin à cette spirale de mégalomanie qui menace la cohésion même de l’État.
En somme, les dirigeants doivent s’interroger sur la légitimité de leurs actes et sur l’image qu’ils renvoient.
Dans un pays où la confiance est déjà fragile, il est impératif de rétablir l’ordre et la dignité qui devraient prévaloir dans l’exercice du pouvoir.