« La Côte d’Ivoire n’est pas le Cameroun ». Scandent ce matin des manifestants dans les rues de Côte d’Ivoire. Malgré l’interdiction des autorités, la mobilisation est à son comble à Abidjan. Au Cameroun on attend la décision sans appel du Conseil constitutionnel, après le rejet de certaines candidatures par Elecam.
Une indignation à géométrie variable de la part des Nations Unies
Par Thomas Tankou_____________
Le comité des droits de l’homme de l’Onu a demandé ce matin à Alasane Dramane Ouattara de prendre toutes les dispositions pour que la candidature l’opposant Tidiane Thiam, écartée de la présidentielle du 25 octobre prochain soit réhabilitée.
Pendant ce temps au Cameroun, c’est un silence de cimetière de la part de l’institution onusienne. Alors même que, le paysage politique est ébullition depuis le rejet par Elecam de la candidature de certains candidats, l’Onu ne s’est pas toujours décidé de réagir. Pourtant parmi ces candidatures recalées, figure celle de Maurice Kamto arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, selon les chiffres officiels.
L’actualité politique en Afrique de l’Ouest et Centrale est ainsi marquée par des événements qui soulèvent des interrogations profondes sur l’engagement des Nations Unies en matière de droits de l’homme et d’équité électorale.
Cette pratique du « deux poids deux mesures » met en lumière un contraste frappant avec la situation au Cameroun, où l’Onu semble silencieuse face aux préoccupations exprimées par les acteurs politiques locaux.
Un exigence d’équité claire en Côte d’Ivoire…
Le comité des droits de l’homme a clairement articulé ses attentes envers le gouvernement ivoirien. En appelant à la réhabilitation de Tidiane Thiam, l’Onu souligne l’importance de garantir des élections transparentes et inclusives, dans le respect des droits fondamentaux. Cette démarche est perçue comme un signal fort en faveur de la démocratie, et pourrait avoir des répercussions sur l’équilibre politique en Côte d’Ivoire.
Le silence assourdissant au Cameroun…
En revanche, la situation au Cameroun est marquée par une omerta totale. Malgré la saisine de l’Onu par Maurice Kamto, un des principaux candidats à la présidentielle, les autorités camerounaises semblent bénéficier d’une complaisance troublante. L’absence de communication sur le partenariat technique signé avec Elections Cameroon laisse les citoyens dans la suspicion. Ce mutisme soulève des questions sur l’engagement réel de l’Onu à promouvoir de façon équitable la démocratie dans un pays où les droits de l’homme sont régulièrement bafoués.
Une pratique inacceptable du deux poids, deux mesures…
Cette disparité dans la réaction de l’Onu en Afrique soulève des accusations de « deux poids deux mesures ». Pourquoi l’organisation internationale semble-t-elle plus encline à agir dans un pays que dans un autre ? Ce copinage supposé ou réel entre l’organisation onusienne et les organismes en charge des élections au Cameroun pourrait nuire à la crédibilité de l’institution et à ses efforts en faveur des droits de l’homme.
Un silence qui interroge…
La situation actuelle met en lumière des enjeux cruciaux liés à l’impartialité et à l’engagement des Nations Unies en Afrique. Alors que l’Onu se positionne comme un défenseur des droits humains en Côte d’Ivoire, son silence face aux violations au Cameroun interroge. Les citoyens camerounais, tout comme ceux des autres pays membres, méritent une attention égale et une démarche proactive de la part de la communauté internationale. Il est essentiel que cette instance réévalue en urgence son approche pour garantir que tous les pays soient traités avec le même sérieux et la même rigueur.