La tension monte à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre prochain au Cameroun.
Issa Tchiroma Bakary débarqué de l’avion à l’aéroport de Nsimalen
Par Cyprien Afana______________
Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) et candidat à la présidence, a vécu hier une situation troublante à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen. Alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Dakar pour honorer la mémoire d’Ahmadou Ahidjo, le premier président du Cameroun, il a été débarqué de son vol sous prétexte d’instructions gouvernementales.
Tchiroma a expliqué à notre confrère, Peter Kum, que des agents de l’État lui ont signifié qu’il ne pouvait pas quitter le pays, sans fournir de documents officiels justifiant cette décision. Cette intervention soulève des questions alarmantes sur la liberté d’expression et le droit à la libre circulation au Cameroun.
Depuis quelques semaines, Issa Tchiroma a intensifié ses efforts pour établir des alliances politiques en vue de l’élection, ce qui a suscité des inquiétudes au sein du régime en place. Sa candidature, déjà contestée devant le Conseil constitutionnel par certains membres de son propre parti, illustre les fractures internes qui minent le paysage politique camerounais et la détermination du régime de Yaoundé à étouffer toute voix dissidente.
La répression systématique des opposants politiques est devenue une caractéristique marquante du climat préélectoral au Cameroun. Les autorités semblent déterminées à éliminer toute menace potentielle à leur pouvoir, recourant à des méthodes de harcèlement et d’intimidation.
Le cas de Tchiroma n’est pas isolé ; d’autres figures politiques ont également été ciblées, témoignant d’une volonté manifeste de contrôler l’espace politique et de réduire au silence les critiques.
La situation actuelle met en lumière une réalité inquiétante : la démocratie au Cameroun est en péril. Alors que le pays se dirige vers une nouvelle élection, il est crucial que les citoyens et la communauté internationale prennent conscience de ces violations des droits humains. La traque des voix dissidentes et le climat de peur qui en résulte ne devraient pas être tolérés.
Issa Tchiroma Bakary, malgré les obstacles, continue de revendiquer ses droits et ceux de ses compatriotes, rappelant ainsi que la lutte pour la démocratie et la justice est loin d’être achevée au Cameroun.
Le régime de Yaoundé devra faire face à la pression croissante pour respecter les droits fondamentaux de tous les citoyens, en particulier à l’approche d’une élection cruciale pour l’avenir du pays.