Le 30 juillet dernier, le ministre des Relations extérieures, a pris la parole devant les diplomates accrédités à Yaoundé pour évoquer l’élection présidentielle de 2025.

La présidentielle de 2025 comme toile de fond de l’homélie de Lejeune Mbella Mbella aux ambassadeurs

Par Thomas Tankou____________

Un discours qui, sous couvert de respect des lois et de souveraineté nationale, ressemble davantage à un sermon qu’à une communication diplomatique.

La morale de la souveraineté…

Dans un ton empreint de gravité, le ministre a rappelé que le choix du futur président devait se faire « à l’abri de toute pression étrangère ou communautaire. » Quel soulagement, n’est-ce pas ? Il est rassurant de savoir que le Cameroun est un bastion de la souveraineté, complètement immunisé contre les influences extérieures, comme si le monde entier n’avait pas déjà entendu des promesses similaires avant des élections controversées.

L’engouement populaire : Une illusion ?

Mbella Mbella a évoqué « l’engouement populaire » pour l’élection, comme si le simple fait de le déclarer suffisait à le rendre vrai. Peut-être que cet enthousiasme est similaire à celui que l’on ressent en attendant un bus qui n’arrive jamais. La réalité politique au Cameroun, marquée par des tensions et des frustrations, ne semble pas vraiment refléter une jubilation collective.
Mais après tout, le ministre a des chiffres à brandir, et il est tellement plus simple de peindre un tableau idyllique que de se confronter aux vérités nuancées.

Présidentielle d’octobre 2025, un processus sain ?

En parlant de la mise en place d’Elecam et du Conseil constitutionnel, le ministre a oublié de mentionner les critiques persistantes concernant leur impartialité. Peut-être que le mot « crédible » devrait être examiné à la lumière des accusations de manipulation et de favoritisme. Mais qui a besoin de transparence quand on peut simplement affirmer qu’un processus est « légalement encadré » ?

La diversité : un mot à la mode…

Lejeune Mbella a également insisté sur le fait que le Cameroun ne se laissera pas influencer par des ethnies ou des groupes linguistiques. Ironiquement, c’est exactement ce qui fait la richesse du pays, tout en étant souvent la source de divisions. La diversité est célébrée en théorie, mais dans la pratique, elle est souvent utilisée comme un outil pour étouffer les voix dissidentes. C’est un peu comme dire que l’on aime la musique tout en ne jouant qu’une seule note.

L’appel à la paix : une récurrence…

« La paix est précieuse », a-t-il déclaré, comme si cette notion n’avait jamais été utilisée comme un slogan pour justifier des actions répressives. L’invitation à œuvrer pour la paix semble plus être une tentative de silencer les critiques que de véritablement établir un dialogue constructif. Après tout, qui peut contester l’appel à la paix, surtout quand il est lancé d’un haut lieu du pouvoir ?

Une morale à double sens…

En somme, ce sermon diplomatique du ministre Lejeune Mbella Mbella illustre une tendance inquiétante à vouloir imposer une morale qui, bien qu’ornée de belles paroles, semble souvent déconnectée de la réalité. En prêchant la souveraineté et le respect des lois, le gouvernement semble parfois oublier que la véritable force d’une démocratie réside dans sa capacité à écouter et à inclure toutes les voix de son peuple. Ah, la diplomatie ! Un art subtil qui, à Yaoundé, prend parfois des allures de théâtre.

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