La récente rencontre entre la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) et le Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, a suscité des réactions variées, oscillant entre méfiance et compréhension. Cependant, il est crucial de mettre en lumière que cette visite ne signifie pas un soutien inconditionnel au pouvoir en place, mais plutôt une volonté de favoriser le dialogue dans un climat sociopolitique tendu.
Une Invitation Officielle
Premièrement, il est important de rappeler que la rencontre du 13 août 2025 a eu lieu sur invitation officielle du Secrétaire Général de la Présidence, agissant sous les instructions du Président Paul Biya. Cette précision, soulignée par le communiqué de la CENC, démontre que la démarche n’émane pas d’une initiative proactive des évêques, mais d’un appel à la concertation institutionnelle. Ainsi, il ne s’agit pas d’un acte de soumission, mais d’une réponse à une demande de dialogue, un élément essentiel dans un contexte où les tensions sociales s’intensifient.
Un Appel au Dialogue
L’un des messages clés du communiqué est l’encouragement à la « multiplication des cadres de concertation avec les institutions publiques ». Cette déclaration montre que l’Église aspire à établir des canaux de communication avec le gouvernement, non pas pour se compromettre, mais pour contribuer à la stabilité sociale. Dans une période pré-électorale marquée par des incertitudes et des conflits, l’objectif est d’éviter une escalade de la violence et de favoriser un climat de paix.
La Neutralité Partisane
L’Église catholique, par cette démarche, réaffirme sa neutralité partisane tout en jouant son rôle d’acteur de la société civile. En s’engageant dans le dialogue, les évêques cherchent à préserver leur crédibilité auprès des fidèles et du grand public. En effet, chaque geste est scruté à la loupe, et l’Église est consciente de la nécessité d’afficher une position indépendante, capable de naviguer entre les exigences spirituelles et les réalités politiques.
Contexte Sociopolitique Électoral
La visite des évêques intervient dans un contexte où les enjeux électoraux sont exacerbés. Alors que les tensions politiques sont palpables et que les opinions divergent, l’Église se positionne comme un médiateur potentiel. En favorisant le dialogue, elle espère éviter les dérives qui pourraient résulter d’une politisation excessive de ses actions.
Conclusion
Ainsi, la visite de la CENC au Palais de l’Unité doit être interprétée non pas comme un soutien au gouvernement, mais comme une initiative visant à instaurer un dialogue constructif. En cherchant à prévenir l’escalade des tensions, les évêques catholiques montrent leur engagement envers le bien commun, en tant qu’acteurs responsables dans la société camerounaise. La véritable force de cette démarche réside dans sa capacité à promouvoir la paix et la compréhension dans un climat électoral déjà électrique.