La récente sortie de maître Alice Nkom, avocate et défenseure des droits humains au Cameroun, soulèvent des questions cruciales sur la nature et la pérennité du pouvoir dans notre pays.

Quand la société civile embouche les trompettes et interpelle

Par Thomas Tankou____________

En dénonçant la confiscation du pouvoir par une élite depuis plus de quarante ans, la Pca du Réseau des droits de l’homme en Afrique centrale (Redhac) interpelle non seulement les dirigeants, mais également le peuple camerounais sur son rôle et sa responsabilité dans la construction d’une démocratie véritable.

La confiscation du pouvoir : Un État de fait…

Alice Nkom évoque une réalité dérangeante : depuis quarante-trois ans, le slogan « Paix, Travail, Patrie » ne représente qu’une façade, une devise utilisée pour dissimuler l’absence de liberté et de justice sociale. En soulignant que le fauteuil présidentiel ne doit pas être perçu comme une couronne, elle remet en question la légitimité d’un pouvoir qui se perpétue sans véritable consentement populaire. Cela illustre le décalage entre les promesses gouvernementales et les aspirations réelles du peuple.

Un vibrant appel à l’action citoyenne…

L’octogénaire insiste sur l’importance pour le peuple de devenir acteur de son destin. Cette notion de souveraineté populaire est essentielle dans un contexte où la société civile se sent souvent marginalisée. Ses propos résonnent comme un appel à une mobilisation pacifique, à la prise de conscience collective et à l’engagement citoyen. La nécessité d’un processus électoral transparent est un point central de son discours, soulignant que les élections doivent être un véritable espace de choix assumé et non une simple formalité.

Une réponse à la résignation…

Dans une société où la continuité du pouvoir semble primer sur l’alternance, Nkom incarne une voix de résistance. Son discours vise à réveiller les consciences et à susciter une réflexion sur la place du citoyen dans la sphère politique. Elle pose une question fondamentale : jusqu’à quand le peuple acceptera-t-il d’être dépossédé de son pouvoir ?
Ce questionnement est crucial dans un pays où la désillusion politique est omniprésente.

La démocratie participative : Un impératif et non une option…

Au-delà de la critique, les paroles d’Alice Nkom se veulent un appel à l’action. Elle réaffirme l’idée de démocratie participative, où chaque citoyen a un rôle à jouer. Cela implique une transformation des mentalités, un refus de la résignation et une volonté de s’engager pour un avenir meilleur. En ce sens, son intervention est pertinente, car elle invite à redéfinir les rapports entre le peuple et ses dirigeants.

Nécessité d’une souveraineté populaire…

Les propos d’Alice Nkom sont un puissant rappel de la nécessité d’une souveraineté populaire au Cameroun. En dénonçant la confiscation du pouvoir et en appelant à l’action citoyenne, elle incarne l’espoir d’un changement de paradigme. Ce discours est une invitation à tous les Camerounais à se réapproprier leur pouvoir et à s’engager activement dans la construction d’une démocratie véritable. Le chemin vers la liberté et la justice est semé d’embûches, mais c’est par la volonté collective que le Cameroun pourra renouer avec les idéaux qui fondent sa devise.