La première erreur du Social democratic front c’est d’avoir porter une banale affaire de paternité du « poing levé » au Conseil constitutionnel.
En quête de visibilité, le candidat du Purs a jubilé quand il a appris que son parti est traîné en justice par le Sdf. Un sacré coup de pub gratuit pour quelqu’un qui paie difficilement ses factures de communication politique.
Joshua Oshi vient de se faire laminer par le candidat du Purs au Conseil constitutionnel
Par Thomas Tankou______________
Ce qui est vraiment surprenant dans cette affaire, c’est que les responsables du Sdf sont étonnés par une décision injuste rendue par une institution sous coupe réglée.
Sauf si ces derniers pensent que l’injustice est normale pour les uns et pas pour les autres.
Sans céder à la tentation de revenir sur les minutes de cette affaire portée devant une instance aux ordres, il convient de signaler que cette défaite de Joshua Osih devant la Cour constitutionnelle, n’est pas un bon signe pour la suite.
Dans ce climat électoral où l’opposition cherche encore la meilleure formule, le Sdf vient ainsi de subir un revers retentissant avec la débâcle judiciaire de son candidat face à un petit poucet. Joshua Osih, face à Serge Espoir Matomba, du Purs, devant le Conseil constitutionnel.
Cette sortie de piste soulève déjà des questions sur la stratégie du parti de la balance et sur l’avenir de son candidat à la présidentielle d’octobre prochain.
Une erreur stratégique…
Le Sdf a fait le choix de porter une affaire jugée banale, celle de revendiquer le »poing levé » sur le bulletin de campagne d’un adversaire, devant une instance souvent perçue comme étant sous influence. Cette décision, au lieu de renforcer sa position, a offert une visibilité inattendue à Matomba, qui a saisi l’occasion avec enthousiasme. Pour un parti dont les ressources de communication sont limitées, cette publicité gratuite à un adversaire pouvait être évitée. Il peut ainsi se bomber le torse, fier d’avoir asséné un coup au premier parti d’opposition créé dans la douleur après le retour au multipartisme au Cameroun.
La réaction de Serge Espoir Matomba…
Comme on pouvait s’y attendre, Serge Espoir Matomba a manifestement jubilé à l’annonce du verdict dans cette affaire. Dans un contexte où il peine à maintenir une dynamique de communication efficace, le fait d’être mis en avant par un parti légendaire, lui a permis de se repositionner sur l’échiquier politique. Cela soulève des interrogations sur la capacité du Sdf à anticiper les répercussions de ses choix stratégiques.
Vers une débâcle programmée ?
La défaite de Joshua Osih devant un Conseil constitutionnel certe partisan, et pour une affaire qui pouvait passer inaperçu, n’est pas simplement une question de procédure, mais un signal alarmant de ce qui pourrait se dessiner pour ce parti dans les mois à venir. Alors que cette formation politique se prépare pour la présidentielle, la confiance en sa capacité à remporter le scrutin semble vaciller. Même si son candidat jure, la main sur le cœur qu’il sera vainqueur à l’issue du scrutin du 12 octobre.
Osih, qui prétend pouvoir gagner seul la présidentielle, semble faire preuve d’une certaine maladresse. Cette plaisanterie de mauvais goût peut s’avérer contre-productive, surtout dans un paysage politique où la coalition et le dialogue sont souvent la clé du succès.
Réévaluer la stratégie et l’approche communicationelle…
Le Sdf doit impérativement réévaluer sa stratégie et son approche stratégique face à ses adversaires. La saisine du Conseil constitutionnel pour une affaire banale est non seulement un échec sur le plan stratégique, mais surtout un coup dur pour le moral et la crédibilité du parti.
À quelques mois de l’élection présidentielle, il est crucial pour le parti de rectifier le tir et de se préparer à affronter les défis qui l’attendent. La route vers la présidentielle sera parsemée d’embûches, et le Sdf doit être prêt à les surmonter, s’il veut retrouver sa gloire d’antan.