Ce 20 août, lors d’un meeting marquant visiblement le début de campagne au Rdpc, le Secrétaire général du Comité central du parti au pouvoir a pris la parole avec une verve rare. Révélations d’un aveu de culpabilité sur l’état de décrépitude l’économie camerounaise.

Jean Nkuete, économiste de renom formé dans de prestigieuses universités italiennes aura donc passé 43 ans à dérouter son ami Paul Biya

Par Thomas Tankou avec Cyprien Afana (envoyé spécial à Mbouda)_

Le prétexte pour proférer ses diatribes à l’endroit de l’opposition n’était pas seulement la rétrocession de la maison du parti rénovée avec l’argent du contribuable. Ils ont creusé le fond en « débaptisant » l’avenue Amadou Ahidjo, du nom du tout premier président du Cameroun indépendant. Une Profanation de la mémoire de celui dont les restes gisent au Sénégal aux côtés de son épouse Germaine.
Le nouveau nom de baptême c’est « Avenue Paul Biya ». Il l’ont fait ! Mais qu’importe… c’est dans leur Adn…

De l’art d’être hors sujet…

En voulant villipender les leaders de l’opposition, le coordonnateur de la campagne de Paul Biya a été plutôt ridicule.

En tant qu’économiste de renom, formé dans des institutions italiennes prestigieuses, Nkuete a passé plus de quatre décennies aux côtés du président Paul Biya, mais les résultats de ce long partenariat sont aujourd’hui plus que désastreux.

Une diatribe contre productive vis-à-vis de l’opposition…

Dans une tirade orchestrée, Jean Nkuete a dénoncé l’opposition.  » ils vont venir vous mentir « . A-t-il martelé !
Il a rappelé son expérience en tant que directeur du plan, tout en validant la vision optimiste du ministre Emmanuel Nganou Djoumessi sur les succès du président Biya. Pourtant, ces déclarations semblent déconnectées de la réalité économique que vivent les Camerounais, en particulier les jeunes, qui souffrent d’un taux de chômage alarmant.

Une économie en décrépitude…

En exaltant les réussites du Rdpc, le vice premier ministre a maladroitement esquivé les véritables problèmes qui sclerosent le pays. Malgré ses affirmations sur les « prouesses » du Programme National d’Emploi, la situation de l’emploi des jeunes demeure désastreuse. Le Secrétaire Général du Comité Central a même qualifié certains Camerounais de « chômeurs volontaires », minimisant ainsi une crise qui touche des milliers de familles.

La responsabilité de Jean Nkuete à l’index…

Au lieu de reconnaître les échecs de la politique économique du Renouveau, Jean Nkuete a choisi d’interpeller les chefs traditionnels et les élites locales. Les exhortant à mobiliser leurs ressources pour assurer la victoire de Paul Biya.
Cet appel public qui frise le chantage bien que stratégique, soulève des questions sur sa propre responsabilité dans la gestion de l’économie du Cameroun.
En tant qu’économiste hautement qualifié, son silence sur les véritables causes de la désolation économique pourrait être perçu comme un aveu de culpabilité.

Une réflexion critique s’impose en interne au Rdpc…

Le meeting de Mbouda a mis en lumière non seulement la stratégie boiteuse du Rdpc pour la campagne à venir, mais surtout l’inadéquation entre les discours et la réalité vécue par les citoyens camerounais au quotidien. Alors que le prodige de Balessing dans la Menoua s’efforce de bâtir un récit de succès, les Camerounais continuent de faire face à des défis économiques croissants.
Une question lancinante taraude les esprits : comment un homme de son calibre peut-il rester complice d’un système qui a laissé l’économie nationale sombrer dans la décrépitude ?

Ce lancement de campagne, loin d’être une simple formalité politique, est une invitation à la réflexion sur les véritables enjeux économiques qui touchent le Cameroun. Les promesses et les déclarations doivent désormais céder la place à des actions concrètes et à une responsabilité partagée pour sortir le pays de cette impasse.